Le Collège de France accueillait du 11 au 16 septembre, la conférence SAB 2000, le gratin de la robotique et de l’Intelligence Artificielle. Au programme : cafards bioniques, essaims intelligents et robots liquides...
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Et si Steve Austin, Robocop, et leur copain Terminator existaient un jour pour de vrai ? Depuis quelques années, scientifiques et ingénieurs ont sorti des placards les antiques automates. Mais oubliez les danseuses ou les joueurs de piano de nos grands-parents. Lors de la sixième conférence sur les systèmes à comportement autonome (SAB), qui s’est déroulée du 11 au 16 septembre au Collège de France, à Paris, on a parlé d’"
animates". Soit "
un système artificiel, animal simulé ou robot réel, qui est largement inspiré d’un animal et qui s’avère capable de s’adapter, de survivre et de poursuivre sa mission dans des environnements plus ou moins prévisibles ou menaçants". Un peu plus adapté qu’un Aibo (
Lire Au paradis des bébêtes), ce type de robots intéresse de plus en plus les industriels qui suivent de près les avancées réalisées dans les domaines comme la bionique, la pédagogie et surtout la conception des robots d’exploration et de sauvetage.
La vie, une forme d’intelligence
Car les robots-animaux ne sont pas un simple passe-temps de techniciens rêveurs. Ils sont la mise en pratique d’une véritable réévaluation de la notion d’ "intelligence". En effet, les participants de la conférence partent du principe qu’avant de permettre de jouer aux échecs ou de parler 5 langues vivantes, le cerveau, chez l’homme comme chez l’animal, sert à se déplacer, à chercher de la nourriture, un partenaire sexuel ou à fuir un danger. Ils sont convaincus que la vie, même dans ses formes les plus primitives, est une forme d’intelligence. Lors de la SAB2000, roboticiens, neurobiologistes et autres éthologues ont avancé que c’est par la compréhension de cette intelligence "sensori-motrice" que l’on parviendra à concevoir des machines réellement autonomes et capables de s’adapter, qu’elles soient bioniques (voir Des insectes qui valaient trois milliards ), liquides (voir Des robots en gouttes ) ou virtuelles (Lire Un dauphin pour naviguer sur le Web). Après 10 ans d’existence et alors qu’on vient d’annoncer la mise au point des premiers prototypes de robots autoreproducteurs à l’Université Brandeis (Lire Le robot caméléon), la robotique adaptative semble promise à un bel avenir. Elle attire d’ailleurs de plus en plus de jeunes chercheurs : la moyenne d’age des participants à la SAB 2000 tournait autour de trente ans.
La page de présentation de la conférence SAB 2000
http://www-poleia.lip6.fr/ANIMATLAB...