Des chercheurs de l’Université d’Hokkaido (Japon) ont construit un prototype de robot liquide.(Avec un démonstration en vidéo)
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Crédits : Ishida/Iida/Yokoi/Kakazu (Research Group of Complex Systems Engineering)
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Les Japonais entretiennent un rapport privilégié avec les robots. Après avoir imaginé Goldorak et inventé tamagotchis et autres Aibos, les voilà à nouveau en première ligne sur le front prometteur des robots mous. Là où d’autres se sont satisfaits de robots "plastiques", les chercheurs de l’université d’Hokkaido ont fait le pari de concevoir un robot liquide. Certes, on n’en est pas encore à la méchante créature de
Terminator 2, puisqu’il s’agit seulement de quelques gouttes de mercure se déplaçant sur une grille électromagnétique.
Adaptation permanente
Depuis que les roboticiens essaient d’imiter la nature, ils se sont toujours heurtés à une difficulté majeure : comment reproduire l’extrême plasticité des organismes biologiques. En effet, à la différence des robots industriels actuels, les êtres vivants connaissent une évolution permanente tant du point de vue ontogénétique (durant la vie de l’individu) que phylogénétique (durant la vie de l’espèce). L’avantage d’un robot liquide est d’adapter en permanence sa forme aux contraintes de l’environnement. Cela offre aussi la possibilité d’une pseudo-reproduction par division de l’automate. Le prototype présenté à la conférence SAB 2000 a permis de valider in vivo une simulation informatique à grande échelle.
Comme une amibe
Le système est assez simple. Il s’agit d’une surface sur laquelle ont été disposées des rangées d’électrodes régulièrement espacées. En déposant une ou plusieurs gouttes de mercure liquide sur la surface et en soumettant le système à un champ magnétique, on peut faire avancer ces gouttes en faisant varier la tension électrique de chacune des électrodes (les électrodes se comportent comme des aimants sur la goutte de mercure lorsqu’elles sont chargées d’électricité). Vu d’en haut, cela ressemble aux déplacements d’une amibe sur une lame de microscope... À la différence d’autres systèmes autonomes, ce robot liquide ne peut donc évoluer que dans un environnement clos et prédéfini. Dans ce cas, l’évolution du système se fait par modification progressive de la charge électrique des électrodes au fur à mesure des déplacements du mercure. On a déjà pu constater l’apparition de véritables comportements amiboïdes de la part des gouttes de mercure, ainsi que l’apprentissage de certaines règles de déplacement. Cette recherche est actuellement soutenue par la Japan Society for the Promotion of Science Research for the Future Program. D’après Hiroshi Yokoi, l’un des promoteurs du projet, l’émergence de comportements intelligents chez ces "amibes métalliques" pourrait amener un jour à la mise au point de circuits électroniques autoconfigurables.