Un chien qui parle, un veilleur de nuit miniature et 10 gros insectes lâchés dans la nature : les démonstrations proposées le 14 septembre à la SAB 2000 ont ravi les chercheurs et les curieux. (Avec les démonstrations en vidéo)
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Sur la scène de l’amphithéâtre, Frédéric Kaplan du laboratoire de recherche de Sony à Paris, débite son exposé. Tout le monde l’écoute attentivement, mais personne ne le regarde : la bonne centaine de spectateurs n’a d’yeux que pour son petit compagnon, Aibo, le robot chien de Sony, qui gambade allégrement à ses pieds . Car ce n’est pas n’importe quel Aibo : perfectionné par les chercheurs de Sony, il parle et réagit aux ordres de son maître. Enfin presque : ce dernier a beau lui demander de trouver la balle, répétant inlassablement "
Find the ball", l’animal se dirige vers les photographes, ou plutôt vers les flashes qui perturbent son petit cerveau artificiel. Le maître le rattrape, le place face à la balle. Cette fois, Aibo a compris : il répond de sa jolie petite voix "
Find the ball...", se dirige vers la balle, la trouve, lance des couinements de joie, et, très fier, lève les pattes pour faire le signe de la victoire, sous les rires d’un public conquis. La démonstration s’achève sur cette ultime facétie du chien de cirque.
Petit veilleur de nuit pour maison de poupées
Mais ce n’est pas terminé. À la sortie, plusieurs autres démonstrations attendent le public de chercheurs, d’étudiants et de curieux dans les salles attenantes. La plus spectaculaire met en scène un robot veilleur de nuit, qui ne mesure qu’une quinzaine de centimètres de hauteur. Un jour, il pourra peut-être protéger la maison en votre absence, mais pour l’instant, il doit se contenter de surveiller une enceinte en Lego construite sur la table. Connecté à l’ordinateur portable de l’équipe du projet Laplace du laboratoire Leibnitz - CNRS de Grenoble (la version autonome est prévue pour bientôt), il sort de son antre après avoir rechargé les batteries. Puis il part faire sa ronde : il patrouille, détecte les mouvements et éteint les éventuels incendies. Justement, un chercheur vient d’allumer une bougie : il se dirige vers elle, s’arrête à proximité et éteint la flamme d’un souffle précis. À l’avenir, il faudra quand même trouver autre chose pour éteindre un véritable incendie...
Deux maîtres et quatre esclaves
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C’est l’heure de la récréation. Dans le hall, l’artiste Mathieu Briand a installé ses 10 robots insectes hexapodes, en formant deux groupes, chacun composé d’un maître et de quatre esclaves (voir la vidéo " Des insectes très serviles "). Au signal, les bestioles se mettent en marche. Les maîtres suivent un parcours aléatoire auquel les esclaves se réfèrent, grâce à un système infrarouge. Mais quand un esclave rencontre un obstacle, il adopte lui aussi une trajectoire aléatoire, jusqu’à ce qu’il rencontre un nouveau maître. Les spectateurs sont invités par l’artiste à se mêler aux robots. Timidement, les humains quittent les marches bordant le hall pour se joindre à la colonie d’insectes, et ils sont bientôt plus d’une dizaine à les regarder, voire à les toucher, certains, dont quelques chercheurs, n’hésitant pas à s’agenouiller pour mieux les observer. Deux paires de lunettes généralement utilisées pour la réalité virtuelle sont à disposition du public pour qu’ils voient à travers les "yeux" des maîtres, équipés de caméras. Mais pas de chance : les lunettes tombent rapidement en rade. C’est dommage, mais pas trop grave : le spectacle est déjà assez étrange comme ça.
Le site du laboratoire de recherche Sony à Paris
http://www.csl.sony.fr/
Le site du projet Laplace du laboratoire Leibnitz - CNRS à Grenoble
http://www-leibniz.imag.fr/LAPLACE/
Le site de l’artiste marseillais Mathieu Briand
http://www.cerclerouge.org/mathieu/...