Le fournisseur d’accès italien tente de trouver une issue aux divers mouvements de grève apparus dans les filiales belges et suisses de World Online. En France, rien n’est décidé, mais un accord a été trouvé chez Freesbee.
Tiscali temporise sec. Il s’est enfin décidé à négocier avec les grévistes de World Online en Belgique et en Suisse. Engagé dans une profonde restructuration de ses effectifs, suite aux rachats de World Online, en septembre 2000, et de Liberty Surf, en janvier 2001, le fournisseur d’accès italien était vivement critiqué au sein de ses nouvelles filiales. En Belgique, un accord a finalement été signé entre la direction et le personnel, lundi 26 février. Les licenciements concerneront toujours 45 personnes, mais ce sont les salariés qui décideront seuls de qui partira. "Nous ne nous sommes pas battus sur le nombre de licenciés, la direction ne voulait pas revenir dessus. Et de toutes façons, la plupart d’entre nous ne veulent même plus rester dans cette société. Mais après deux ans et demi, on ne pouvait pas la quitter comme cela", explique Tom Garcia, délégué du syndicat BBTK. Les salariés ont également obtenu des primes de licenciement plus intéressantes, mais surtout des aides pour les intérimaires. "C’est une première en Belgique et cela fera sûrement jurisprudence", se réjouit Tom Garcia. Le site de World Online Belgique a donc baissé le pavillon de la cyber-grève, lancée il y a une semaine. Mais sa transformation en espace de revendications a été déterminante dans les négociations. Durant la semaine, le site a connu une augmentation de 150 % de sa consultation. Les messages de soutien sont venus de toute l’Europe. Notamment de Suisse, où la totalité de l’équipe helvétique été licenciée, soit 58 personnes. Les représentants du personnel y ont aussi obtenu la possibilité de négocier. Les réunions étaient encore en cours dans la soirée du 27 février.
Apaisement en France
En France, un comité d’entreprise extraordinaire s’est réuni, mardi 27 février. Les délégués du personnel de World Online s’inquiétaient de l’avenir des 180 salariés. Mais ils n’ont pu obtenir toutes les réponses souhaitées. La direction leur a seulement confirmé que tous seraient, dans la mesure du possible, reclassés dans le groupe Tiscali. Ils devraient en savoir plus dans le courant du mois de mars. Les choses sont par contre réglées du côté de Freesbee, le fournisseur d’accès gratuit racheté par Liberty Surf, fin octobre 2000.
La direction et les représentants du personnel devraient signer un accord, le 28 février. Sur les 145 salariés, 38 restent à reclasser. Mais ces négociations ont permis d’obtenir des primes de licenciements, la création d’une commission paritaire chargée de surveiller le reclassement et l’abandon de la délocalisation forcée des hotliners à Bordeaux. Là encore, le site créé par les salariés, en décembre 2000, "Les enfants de Blum", a joué un rôle incontestable dans les négociations. "Liberty Surf et Tiscali sont des entreprises cotées en Bourse. Elles sont donc sensibles à tout ce qui peut se dire à leurs propos", analyse Mehdi Bennis, délégué du personnel et représentant CFDT chez Freesbee. Mais l’apaisement ne devrait pas durer très longtemps, en Europe. D’autres mouvements sont attendus chez World Online.