Le fournisseur d’accès d’Europ@web met la main sur les 110 000 abonnés de Freesbee pour un montant de 23,5 millions d’euros.
Chahuté en Bourse, critiqué par des analystes plus que dubitatifs quant à sa stratégie, le groupe Liberty Surf reprend l’offensive en rachetant le fournisseur d’accès Freesbee. Le provider d’Europ@web réalise une bonne affaire. Tout d’abord il offre seulement 1,8 % de son capital (1,6 million d’actions nouvelles, soit 23,5 millions d’euros) pour mettre la main sur les 110 000 abonnés de Freesbee, alors qu’il n’en compte lui-même "que" 700 000 en Europe. Ensuite, Liberty Surf accède à la deuxième place française des fournisseurs d’accès en France, loin derrière Wanadoo mais également loin devant les poursuivants AOL-France et Club-Internet. Pour autant, Liberty Surf n’est pas sorti du tunnel. Malgré une reprise ces jours-ci, le cours de l’action perd encore 65 % depuis l’introduction en mars dernier, ce qui fait du fournisseur d’accès une cible intéressante pour un éventuel prédateur. De nombreux spécialistes estiment par ailleurs que Liberty Surf reste trop franco-français et doit impérativement nouer une alliance avec un grand opérateur de télécommunications.
3 questions à Christophe Parcot, directeur de la stratégie et du développement du groupe Liberty Surf
L’acquisition de Fresbee n’est-elle pas qu’un moyen de rassurer les marchés et de doper votre action en Bourse ?
Nous avons la faiblesse - ou la force - de poursuivre notre développement international sans tenir compte des jugements des uns ou des autres. Nous sommes opérateur téléphonique et nous renforçons nos contenus. C’est notre stratégie depuis longtemps. Ni les rumeurs, ni la chute du cours de Liberty Surf ne nous empêchent de travailler.
Le développement international, que vous évoquez, n’est-il pas le point faible de Liberty Surf ?
Nous sommes présents en Grande-Bretagne (fournisseur d’accès) et en Espagne (contenu). Nous allons nous renforcer dans les semaines à venir sur le marché britannique, qui est stratégique pour nous. Quant aux autres gros marchés européens - l’Allemagne et l’Italie -, nous n’envisageons pas d’y entrer pour le moment, sauf via des partenariats.
Des rapprochements avec Freenet en Allemagne ou Tiscali en Italie vous intéressent-ils ?
Nous sommes ouverts à la discussion et nos interlocuteurs sont nombreux. Quels que soient les noms de nos éventuels partenaires, nous ne sommes pas là pour faire des coups financiers, mais pour développer un groupe industriel. Nous disposons pour cela d’un fort soutien de nos actionnaires, Europ@web et Kingfisher, et de 2,4 milliards de francs de trésorerie [chiffre à la fin juin 2000, ndlr]. Par conséquent nous avons suffisamment d’argent pour tenir et nous développer de façon agressive jusqu’à la fin de l’année 2002, date à laquelle Liberty Surf deviendra rentable.