Le site parodique Send Them Back milite pour le renvoi de tous les mp3 "volés" à la RIAA
Le site potache Sendthemback.org propose de se donner bonne conscience en renvoyant tous les mp3 téléchargés illégalement à la Recording Industry of America Association (RIAA), "l’industrie qui aide nos artistes favoris à produire la musique que l’on aime".
La home de Sendthemback.org
"Nous savions que voler cette musique, c’était mal. Voler, ce n’est jamais bien. Mais c’était tellement facile... Alors on s’est dit qu’on ne faisait que ’partager’ la musique, parce que chacun sait que partager, c’est bien. Mais ensuite on a appris ce qu’on faisait réellement. Nous avons entendu nos artistes favoris nous raconter que ce qu’on prenait pour du ’partage’, c’était en fait du vol à l’étalage et de la piraterie. Nous ! Nous volions nos musiciens et chanteurs adorés ! Alors on s’est regardés et on s’est dit : ’Plus jamais ça ! Il faut rendre ce qu’on a volé !’ Et c’est vraiment ce qu’on fait, nous avons renvoyé les mp3 qu’on avait téléchargés illégalement. Jusqu’au dernier !"
Le site offre quatre possibilités pour le retour à l’envoyeur, ainsi que leurs modes d’emploi :
- par email ("Rechercher l’adresse de l’autorité de la RIAA la plus proche de chez vous, envoyer-lui un email auquel vous attachez tous vos mp3 (si vous ne savez pas comment attacher un fichier, regardez dans le menu Aide de votre logiciel)" ;
- sur CD gravés, par la Poste. "Recommandation : prenez soin de glisser une note disant que vous êtes désolé" ;
- par courrier, en traduisant ses mp3 en ASCII pour ensuite imprimer le résultat (ce qui donne plusieurs milliers de lignes de chiffres par fichier, ndlr) ;
- par fax, enfin : "Opérez de la même manière que par courrier, mais n’allez pas au bureau de Poste".
L’abstinence est la seule voie
A travers cette franche déconnade, Sendthemback.org propose, sous des dehors de ligue de moralité, de plomber les moyens de correspondance de la RIAA.
Le lobby de l’industrie du disque a lancé en septembre une campagne d’intimidation contre les détenteurs de fichiers protégés par le copyright. La RIAA poursuit quelques centaines de ces derniers devant les tribunaux et les oblige souvent à s’acquitter de lourdes amendes. On se souvient de cette adolescente américaine de 12 ans, dont la mère avait dû débourser 2000 dollars pour quelques centaines de morceaux "piratés".
Le site Sendthemback.org s’amuse de cette affaire, en affirmant être édité par les "Parents et leurs enfants contre le vol", "un groupe qui veut aider les enfants à avoir meilleure conscience grâce à la méthode de ’L’abstinence au partage de fichiers’." Chaque nom employé sur le site est siglé "marque déposée", bien entendu. L’utilisation, "sous quelque forme que ce soit", du contenu de Sendthemback.org est "soumise à autorisation écrite".
L’auteur du site serait un certain Cameron Marlow, qui édite par ailleurs un blog perso, Overstated.net. Il s’agirait d’un étudiant du laboratoire des médias du prestigieux Massachusetts institute of technology (MIT).
La plupart des campus américains sont considérés comme étant à l’avant-garde de l’échange de fichiers.
Send Them Back:
http://www.sendthemback.org/
Le blog de Cameron Marlow:
http://www.overstated.net/
La RIAA:
http://www.riaa.org
Brianna LaHara, 12 ans: "Je suis désolée de ce que j’ai fait. J’aime la musique et je ne veux pas faire de mal aux artistes que j’aime" (Phrase du jour, Transfert.net)
http://www.transfert.net/a9260
Cary Sherman, président de la RIAA: "Personne n’aime jouer les durs. Mais quand votre production est régulièrement volée, alors vient le temps où il faut prendre des mesures appropriées" (Phrase du jour, Transfert.net)
http://www.transfert.net/a9252
Moby: "Je suis presque tenté de télécharger mes propres morceaux sur Kazaa, juste pour voir si la RIAA va me poursuivre" (Phrase du jour, Transfert.net)
http://www.transfert.net/a9360