Lundi 1er octobre, l’opérateur japonais lançait la première offre commerciale de téléphones 3G. Une offre intéressante pour les accros du surf sur Internet, mais qui reste encore chère et incomplète.
Comme prévu, les Japonais ont pris une longueur d’avance. Après une phase de tests de quatre mois, l’opérateur nippon NTT DoCoMo a enfin lancé, lundi 1er octobre, le FOMA (Freedom of Mobile Multimedia Access), le premier service basé sur les mobiles de troisième génération. Depuis hier, les quelques privilégiés qui se sont équipés d’un appareil adéquat surfent sur Internet depuis leur téléphone à un débit "quasiment assuré" de 64 Kbps (en théorie, il peut atteindre 189 Kbps) ; ils peuvent aussi regarder la tête de leur interlocuteur pendant leurs conversations téléphoniques, ou envoyer simultanément des images accompagnés de leurs commentaires à leurs correspondants. En revanche, pas question de s’échanger des clips entre fans de musique : le téléchargement de vidéos ne sera pas disponible avant 2002.
Couverture limitée
Pour l’instant, il n’existe que trois modèles de téléphones compatibles FOMA. Le modèle de base, qui n’autorise que la transmission de données, est proposé à 1 700 francs. Muni d’une antenne, le modèle supérieur, qui offre une meilleure qualité de son, est commercialisé au prix de 2 900 francs. Mais ces deux mobiles ne possèdent pas d’écran vidéo. Pour avoir la joie d’admirer son interlocuteur pendant que celui-ci parle, il faut débourser plus de 4 000 francs... À l’heure actuelle, la couverture du FOMA est encore limitée. Elle se cantonne aux vingt-trois arrondissements de Tokyo et à deux villes adjacentes, Yokohama et Kawasaki. DoCoMo envisage de l’étendre à la mégalopole Kyoto-Osaka-Kobe dans un premier temps, puis à partir du printemps 2002, à l’ensemble de l’archipel.
Seulement quelques services disponibles
"Les Japonais font beaucoup de bruit pour imposer leur norme", note Bruno Salgues, chercheur au Laboratoire Critique de l’INT (l’Institut National des Télécommunications). Selon ce spécialiste des mobiles, le FOMA n’est pas une révolution : ce n’est qu’une étape supplémentaire, "un i-mode amélioré qui propose du haut débit et ce que les Japonais appellent le multi-accès, c’est-à-dire la transmission simultanée de la voix et des données". Mais seuls quelques services sont disponibles à l’heure actuelle, et d’après les tests menés auprès de volontaires, la technologie souffre encore de quelques lacunes. L’offre UMTS, (la norme européenne de troisième génération) prévue en Europe mi-2002, sera-t-elle plus complète et plus performante ? Rien n’est moins sûr, selon Bruno Salgues. "On peut diviser les partenaires européens en trois catégories : ceux qui espèrent encore vendre des produits de deuxième génération, ceux qui n’ont rien compris à la 3G et qui ne veulent pas comprendre et enfin ceux qui, comme Bouygues, attendent de voir pour agir." À priori, en matière de téléphonie mobile, les Japonais semblent bien partis pour conserver leur avance...