Thomson Multimédia propose le SmartRight, une nouvelle méthode pour éviter les copies illicites des programmes numériques.
La protection des contenus multimédias (DVD, fichiers MP3... est un problème qui n’a, jusqu’ici, pas trouvé de solution. On se souvient du CPRM : cette méthode, mise au point l’an dernier par le groupe des 4C (IBM, Intel, Matsushita et Toshiba), avait été abandonnée après avoir soulevé un torrent de protestations. Cette fois-ci, c’est Thomson Multimédia qui tente de s’imposer sur ce créneau délicat. Le spécialiste des écrans vient de lever une - petite - partie du voile sur une nouvelle technique pour lutter contre les copies illicites des programmes numériques : le SmartRight.
Des cartes à gogo
Cette méthode de protection est basée sur un système de carte à puce. Destinée aux contenus diffusés auprès du grand public, elle fonctionne sur plusieurs appareils numériques reliés en réseau. La carte à puce permettra de lire les contenus cryptés grâce à un lecteur de carte associé à l’un des appareils utilisé pour la lecture (lecteur MP3, DVD, PC...). Il faudra également insérer une carte "de type carte SIM" dans tout appareil relié au réseau pour lire le programme en question. Celui-ci sera décrypté au moment de la lecture, grâce aux cartes qui joueront le rôle de clé de décryptage. Pour lire un programme chez son voisin, il faudra se munir de sa carte, et réinitialiser le réseau du voisin en fonction de sa propre clé. Selon le choix des producteurs, les contenus pourront "seulement être lus", "être copiés pour le réseau domestique", ou "copiés librement". Ces modalités seront programmées sur les cartes à puce.
Changer de PC
Le déploiement du SmartRight, dont seule l’architecture est prête, est prévu pour 2003. À condition que Thomson parvienne à convaincre les auteurs, les producteurs, les juristes, le grand public et les fabricants d’appareils numériques. Aujourd’hui, on ne connaît pas le prix des lecteurs de carte à puce. On sait seulement qu’il faudra s’équiper d’appareils compatibles avec le SmartRight pour lire les programmes ainsi codés. "De toute façon, cela ne concerne que les appareils entièrement numériques, qui pour l’instant n’existent pas", précise Olivier Lafaye, General Manager Research and Innovation chez Thomson Multimédia. Mais quid des PC ? Faudra-t-il changer d’ordinateur pour lire un film ou écouter un morceau de musique crypté, téléchargé sur Internet ? "En ce qui concerne les films, je connais peu de personnes qui téléchargent des longs-métrages sur Internet, déclare Olivier Lafaye. Et si nous nous sommes attachés à l’aspect vidéo, nous ne nous sommes pas encore penchés sur l’aspect audio."