À San Francisco, une vingtaine d’employés d’e-town, une start-up spécialisée dans le commerce électronique, pourrait bien créer le premier syndicat jamais fondé dans une dotcom.
À quand la première section syndicale implantée au sein d’une jeune pousse américaine ? Bientôt... Des salariés d’Amazon ont ouvert le bal, en novembre dernier, en déclenchant un mouvement de syndicalisation dans l’antre historique du géant américain du commerce en ligne, à Seattle. L’un des instigateurs de l’offensive syndicale, Patrick Moran, avait alors confié à Transfert sa volonté d’initier une action plus large, misant sur un effet boule-de-neige. (lire Les syndicats doivent adapter leurs méthodes de travail).
Dans ce contexte, une vingtaine d’employés d’un site de commerce électronique, etown.com, basé à San Francisco, s’apprêtent à se prononcer, le 12 janvier prochain, sur la constitution d’une section syndicale dans leur service. Par le biais d’un vote à bulletin secret. En octobre dernier, une vingtaine de salariés du service client s’étaient fait porter pale afin de protester contre la politique salariale menée par la direction. Les employés dénonçaient également un temps de travail élastique (fixé normalement à 40 heures/semaine). Résultat : deux employés virés.
On le met aux voix
Depuis, la poignée d’irréductibles d’etown.com ont engagé des démarches en vue de créer une section syndicale. En s’adressant notamment aux bureaux du NLRB (National Labor Relations Board), une agence fédérale chargée, entre autres, de faire respecter le droit des salariés à monter un syndicat. Les règles du jeu sont simples : 30 % des salariés doivent en exprimer le souhait. Si ce quota est atteint, l’autorité fédérale organise un vote pour la création d’une section représentative. "C’est une procédure classique. La nouveauté, c’est que cette demande émane pour la première fois d’une société Internet", explique David Parker membre du bureau de la NLRB à San Francisco. Les temps changent. Le 12 janvier prochain, se dérouleront donc les premières élections syndicales jamais organisées dans une start-up américaine. Si plus de 51 % des employés se prononcent en faveur de la création d’un syndicat, cette demande sera entérinée. L’enjeu du vote dépasse largement la poignée de salariés du service client d’etown.com...
National Labor Relations Board:
http://www.nlrb.gov/
e-town:
http://www.etown.com/