Depuis 1998, un entrepreneur de San Francisco tentait de récupérer le très convoité nom de domaine sex.com qu’il avait enregistré en 1994. Un juge californien vient de lui donner raison.
À qui appartient sex.com ? En ordonnant, lundi 27 novembre, la restitution du nom de domaine sex.com à son propriétaire initial, le juge californien James Ware met un terme à l’une des sagas judiciaires les plus sordides de la Toile. Et l’une des plus drôles, aussi. Une bataille juridique sans pitié de deux ans, autour de la possession du nom de domaine sex.com. Avec une telle adresse, les enjeux financiers de l’issue du procès sont évidemment colossaux. Rappel des faits : en 1994, Gary Kremen dépose le nom de domaine sex.com auprès de la société d’enregistrement NSI (Network Solutions Inc). En 1995, sex.com tombe dans l’escarcelle du deuxième larron de la saga : Stephen Cohen. Pas vraiment un enfant de chœur, l’homme a déjà purgé quatre ans de prison pour avoir escroqué des vieilles dames en se faisant passé pour un avocat (lire
Sex.com appartient bien à son voleur de propiétaire). Dans l’affaire sex.com, Stephen Cohen est tout simplement accusé de fraude au nom de domaine. Selon les avocats du propriétaire initial, l’escroc aurait envoyé, en empruntant l’identité de Gary Kremen, un ordre de transfert falsifié à la NSI. Qui n’y a vu que du feu. Depuis 1995, l’usurpateur s’était construit un véritable empire du sexe en ligne : siège social basé dans un paradis fiscal (Iles Vierges), 17 millions de dollars de salaires et plus 100 millions de dollars sous forme de stock-options. Stephen Cohen croulait sur les dollars du business du sexe en ligne. Il devra désormais verser des dommages et intérêts à Gary Kremen pour l’exploitation d’une adresse qui ne lui appartenait pas. Et abandonner le nom de domaine sex.com...