Poursuivie en justice par les majors du cinéma pour son logiciel d’échanges de fichiers vidéo, la société américaine Scour licencie 52 employés. Et lance dans la foulée scourfreedom.com, un site de soutien...
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Vendredi 1er septembre, Scour a licencié 52 de ses employés. Sur un effectif de 64 salariés... La majorité des personnes visées par ces licenciements en série travaillaient au département des ventes et du marketing de la société éditrice (basée aux Etats-Unis) de Scour Exchange (SX), un logiciel d’échange de fichiers musicaux et vidéo. Seuls ont échappé à l’hécatombe les membres de l’équipe dirigeante et une poignée d’ingénieurs. Raison invoquée à ce dégraissage brutal : les poursuites judiciaires engagées contre Scour auraient quelque peu plombé l’enthousiasme des investisseurs... Les "derniers mohicans" sont censés assurer la survie du site et de la société : le même jour, Scour annonçait le lancement de scourfreedom.com.
Sueurs froides
Accusée d’encourager le piratage de films et de musique sur la Toile (Lire Hollywood attaque Scour Exchange), la société Scour a décidé de réagir. "Nous avons créé le centre de défense de la technologie Scour pour vous aider à comprendre cet important combat et pour vous expliquer comment vous pouvez vous engager", explique, sur le site, le fondateur et président de Scour, Dan Rodriges. Pas un mot, en revanche, sur le licenciement massif... Cet ex-étudiant de l’UCLA (University College of Los Angeles) donne, à 24 ans, quelques sueurs froides aux dirigeants des grands studios hollywoodiens. Afin d’informer les internautes sur "l’affaire Scour", le site propose une série de documents de justice. Notamment la plainte déposée le 20 juillet par la RIAA (Recording Industry Association of America) et la MPAA (Motion Picture Association of America) qui défendent respectivement les intérêts des studios de cinéma et des labels de musique. Pour donner aux partisans de Scour Exchange la possibilité d’exprimer leur amertume, le site balance tout simplement une liste de mails et de numéros téléphones stratégiques. De Jack Valenti, président de la MPAA, à Thomas Motolla, le patron du label Sony, en passant par des sénateurs américains travaillant sur les nouvelles technologies. Des boîtes de mails qui risquent d’être vite saturées...