Le PDG de Liberty Surf annonce sa démission, un mois après le rachat du fournisseur d’accès français par l’italien Tiscali.
"Pierre Besnainou a informé ce matin les administrateurs de Liberty surf Group de sa démission de son poste de président", dit simplement le communiqué de Liberty Surf. Pierre Besnainou, cité par l’AFP, qualifie sa décision de "non événement" et assure qu’elle est "presque technique". En fait, le départ du bouillant patron de Liberty Surf était pressenti depuis le rachat, annoncé le 8 janvier dernier, du fournisseur d’accès français par son homologue italien Tiscali. Pierre Besnainou était peu favorable à cette fusion et n’avait pas caché sa préférence pour un rapprochement avec l’opérateur belge Belgacom, via sa filiale Infosources. Mais le groupe Europ@web, co-actionnaire principal du fournisseur d’accès aux côtés du britannique Kingfisher, a eu le dernier mot. Et c’est aujourd’hui Rafi Kouyoumdjian, jusqu’alors directeur général de Liberty Surf, qui remplace Pierre Besnainou. Il supervisera, pour la France, la fusion de son entreprise avec Tiscali.
Patron autodidacte
Pour Pierre Besnainou, l’aventure Liberty Surf aura duré près de deux ans. Il assurait, en janvier dernier, avoir fait du fournisseur d’accès "un grand succès industriel", avec 761 000 abonnés actifs. Le tout "en seulement 18 mois" et malgré la chute de 85 % du cours de la société depuis son introduction en Bourse, en mars 2000. Pour parvenir à ce "succès", Pierre Besnainou avait dû convaincre, en 1999, Bernard Arnault de lancer un fournisseur d’accès gratuit à Internet sous le nom de Liberty Surf. Pierre Besnainou s’était également assuré du soutien de Philippe Frances, le patron de Darty (groupe Kingfisher). Europ@web et Kingfisher avaient finalement investi à parts égales dans le fournisseur d’accès. Âgé de 46 ans, Pierre Besnainou n’en était pas, alors, à son coup d’essai. Cet immigré tunisien arrivé en France à 18 ans, autodidacte, avait, entre autres, fondé le groupe Kaisui (fabricant de téléviseurs), avant de le céder pour un franc symbolique au groupe Sagem, en 1995, après quelques déboires financiers.