Le syndicat des bibliothécaires américains s’apprête à attaquer en justice une loi votée en décembre par le Congrès, qui oblige les bibliothèques et les écoles à installer des logiciels de filtrage d’Internet.
L’American Library Association (ALA), le syndicat des bibliothécaires américains, a annoncé le 18 janvier son intention de poursuivre en justice le gouvernement américain, accusé de vouloir censurer l’accès à Internet. L’American Civil Liberties Union (ACLU), ainsi que plusieurs autres associations américaines de défense des libertés individuelles ont également fait part de leur intention de porter plainte. Le 15 décembre dernier, le Congrès américain adoptait le Children’s Internet Protection Act, une loi qui oblige les bibliothèques publiques et les écoles publiques primaires et secondaires à installer des logiciels de filtrages sur leurs postes Internet, sous peine de perdre l’essentiel de leurs subventions fédérales. Le but de cette loi : empêcher les jeunes Américains d’accéder à des contenus "inappropriés" (pornographiques et racistes, notamment).
Le problème, c’est que les logiciels de filtrage, du type Cyber Patrol, Net Nanny et autres, font mal leur travail et bloquent beaucoup plus de sites qu’ils ne devraient. L’ALA compte invoquer devant les tribunaux le fameux premier amendement à la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. Pour le syndicat des bibliothécaires, les logiciels de filtrages s’apparentent à de la "censure". Ce point de vue est très minoritaire aux Etats-Unis, où près de 40 % des écoles ont déjà installé des logiciels de filtrage, et où contester l’utilité de ce type de programmes revient pour beaucoup à défendre les pédophiles et les pornographes.
Peacefire, un site qui démontre l’inefficacité des logiciels de filtrage:
http://www.peacefire.org
L’American Library Association (ALA):
http://www.ala.org
L’American Civil Liberties Union (ACLU):
http://www.aclu.org