La forte abstention enregistrée lors des élections de juin en Grande-Bretagne titille l’imagination des pouvoirs publics. La Commission électorale suggère le vote par Internet et par téléphone...
La démocratie britannique est moderne, qu’on se le dise ! Une dernière preuve de cette quête échevelée à s’épanouir dans son époque ? L’avis que vient de rendre la Commission électorale, au vu d’un bilan mi-chèvre mi-chou de la participation des sujets de sa Gracieuse Majesté, aux élections du 7 juin dernier (59,4 % contre 71,4 % en 1997). Non contente d’établir un constat de carence à peu près général – plus l’abstention monte, plus la foi dans les institutions baisse –, elle propose des remèdes à hauteur de la maladie : il s’agit d’Internet et du téléphone, qui pourraient, dit la Commission, constituer des moyens efficaces, agréables et utiles si on s’en servait pour voter. Bien sûr, ces moyens ne sauraient seuls venir à bout de la désaffection des électeurs pour l’isoloir. Il faudrait y adjoindre l’allongement de la durée du scrutin, la possibilité d’exprimer un vote blanc comptabilisé comme l’émission d’une opinion, et aussi la facilitation de l’inscription sur les registres électoraux. Pour couronner le tout, on pourrait aussi étendre le vote par courrier postal, dont l’utilisation lors des dernières élections n’a pas "accru la fraude de manière significative", cite le journal en ligne E-politix.
Avenir radieux ?
La Commission, organisme indépendant créé en 1990 par le Parlement britannique, est habituellement chargée de superviser le financement des campagnes et des partis et de veiller à l’information du public sur le processus électoral. Pour évaluer l’impact de ses propositions, elle suggère le lancement d’une étude sur le vote par Internet et par téléphone. On peut espérer que les auteurs de ce rapport sauront détecter les multiples problèmes générés par ce type de solutions.
Par ailleurs, dans un sondage commandé par la Hansard Society, les électeurs âgés de 18 à 24 ans avaient révélé leur plus forte propension à s’informer sur le Net en temps de campagne (21 %). Mais, sur l’ensemble de l’échantillon, seules 25 % des personnes connectées à Internet avaient répondu avoir participé au scrutin... Difficile, donc, d’en déduire un avenir radieux pour le vote électronique.
L’article de
E-politix:
http://www.epolitix.com
La Commission électorale britannique:
http://www.electoral-commission.gov.uk/