La Hansard Society publie un sondage au sujet de l’influence d’Internet sur
les électeurs britanniques, lors du scrutin de juin dernier. Résultat : le Réseau
a sollicité un peu plus leur attention.
Internet n’a pas réussi à faire voter les Anglais, mais l’avenir de la communication politique sur le Web s’annonce radieux. Qui le dit ? Un sondage réalisé par MORI pour la Hansard Society, une organisation britannique qui milite pour la promotion de la démocratie parlementaire. Son titre – "L’odyssée du cyber espace" – est plus prometteur que ses résultats. Car, à le lire, l’intérêt des électeurs britanniques pour l’information politique circulant sur la Toile, à l’occasion du scrutin de juin dernier, est resté bien modeste. L’enquête, menée auprès de 1999 adultes, entre le 21 et le 26 juin, révèle tout d’abord un tiercé d’utilisateurs du Net dans le désordre. Si les 18-24 ans arrivent en tête (21 %), ils sont suivis par les 55-64 ans (12 %) tandis que les 25-44 ans (8 %) ferment la marche. Du côté des convictions politiques, les libéraux-démocrates l’emportent sur les conservateurs, avec respectivement 9 % et 5 % pour l’influence qu’Internet et les informations reçues par e-mail ont exercé sur leur choix de vote. En tête, toujours, la tranche phare des 18-24 ans, avec 17 % d’opinions positives.
Les libéraux plus connectés
En ce qui concerne l’accès au Web, la population sondée se montre relativement sous-équipée : seuls 33 % de ceux qui ont répondu disposent d’une connexion domestique. Ils sont plus nombreux chez les libéraux-démocrates (46 %) que chez les conservateurs (37 %) et chez les travaillistes (29 %). Enfin, note l’étude, à la différence des ...tats-Unis, où les sondages montrent que les personnes dotées d’Internet sont plus enclines à voter que les autres, les Britanniques adoptent une attitude opposée. À quelques plumes près : 23 % des non-connectés n’ont pas voté, contre 25 % des connectés. Les plus votants et les plus branchés étant, sans conteste, les libéraux-démocrates.
E-politique durable ?
Un peu de sociologie pure pour terminer : qui a le plus d’humour dans ce pays réputé pour cette spécialité ? ...galité entre les travaillistes et les libéraux-démocrates, à un faible étiage : 5 % disent être allés voir les sites d’humour très hard qui ont épicé la campagne britannique. Contre 3 % pour les travaillistes. En conclusion, les auteurs de l’étude se lancent hardiment vers l’avenir. "Ces résultats mettent en relief une tendance", exposent-ils, fort assurés : "Les plus jeunes des électeurs sont les plus intéressés par Internet (...), ce sont les électeurs du futur, donc la e-politique est durable et les scrutins du futur verront cette génération et celles qui suivront ciblées encore plus efficacement par les e-organisateurs de campagnes". Si ce n’est pas vrai, ce sera faux...