"Le FBI, malgré ses bonnes intentions, n’est pas en mesure de fournir des services d’assistance automobile"
Une cour d’appel américaine, condamnant la police pour espionnage via le système d’alerte embarqué sur des voitures de luxe
Certaines voitures de luxe américaines sont équipées du système OnStar, signé General Motors, qui permet, comme dans les ascenseurs, d’entrer en communication avec un centre d’assistance lorsque l’on rencontre une panne. Un gadget dont le FBI n’a pas tardé à saisir tout le potentiel : en exigeant auprès du centre le passage du mode "conversation" en mode "écoute", il pouvait entendre ce qui se tramait dans l’intimité de l’habitacle.
Les juges américains ont considéré que cette méthode était illégale, non pas sur la base d’une violation de la vie privée, mais sur la base d’une rupture de contrat : si le système d’alerte est parasité par le FBI, alors le contrat signé entre le constructeur et le conducteur est violé, ce dernier ne bénéficiant pas pleinement des services pour lesquels il a payé. "Le FBI, malgré ses bonnes intentions, n’est pas en mesure de fournir des services d’assistance automobile", a observé la cour.
Selon David Sobel, conseiller de l’Electronic Privacy Information Center (EPIC, une ONG spécialisée), ce jugement aux attendus tordus est "une victoire à la Pyrrhus pour la vie privée".