Génération terrain, une association qui promeut des candidats de droite à la vie politique, fait une OPA en ligne sur une élue, ex-attachée de presse du RPR. Qui fait semblant de ne pas grogner.
Elle s’appelle Brigite Kuster. A travaillé à la communication du RPR. Est élue du même métal au Conseil de Paris. Et pourtant, ce n’est pas sous la bannière du RPR qu’elle fait sa pub politique, sur un site Internet. Cherchez l’erreur... Elle a pour nom Génération Terrain, une association qui nage dans les eaux de la droite et qui a décidé de faire émerger, via le web, des jeunes, possibles candidats à des fonctions électives. Loin des appareils des partis qui "népotisent comme Monsieur Jourdain faisait de la prose" (voir Transfert : Candidats cherchent partis), explique Pierre Vallet, père porteur du projet. Son site a pour but de mettre dans la lumière des jeunes-futurs-politiques. Et ça fait bien marrer le RPR (dont il fut membre).Par exemple, Michael Bullara, secrétaire national à la jeunesse du (déjà) vieux parti. Citation : "Sur son site, Vallet dit qu’il a 32 ans ; Brigitte, que j’apprécie par ailleurs en a 42... Chez nous, les jeunes ne sont plus jeunes passés 30 ans !"
Rillettes
Bon. C’est donc pour une simple question d’état civil que des RPR, anciens ou actuels, qui se veulent jeunes, ne trouvent plus à s’employer dans le giron du Rassemblement ? "Allons donc ! ", s’énerve Pierre Vallet, qui lui-même s’énerve personnellement "contre les parachutages, les rentes de situation, le non renouvellement des candidats" de son ex-parti. Et singulièrement dans le XIVe arrondissement de Paris où il vit, et où il a bien l’intention d’aller faire la nique à Nicole Catala, lors des prochaines législatives.
Michael Bullara, lui, s’en tient à un argumentaire très Bordeau-Chesnel (les rillettes de la pub "nous n’avons pas les mêmes valeurs !") : "Nous ne sommes pas sur le même registre." Tout en répétant que côté web, les jeunes RPR n’ont pas attendu le trublion pour être au top. Qu’ils jouent, eux, dans la cour des grands et pas seulement à Paris et en Ile-de-France. Qu’ils ont présenté 21 921 candidats aux dernière municipales, et on en passe. Et qu’en plus, "c’est pas avec des candidats qu’on gagne les élections mais avec un programme, tout ça c’est bien gentil..." On jugera la dissidence des "politiques webisés" s’ils présentent des candidats face aux officiels estampillés RPR. Une campagne, c’est comme une chute : ce n’est pas l’évènement lui-même qui est important, c’est l’atterrissage...