Selon le syndicat CFTC, France Télécom envisage de supprimer 11 000 postes dans agences commerciales. En fermant une centaine d’entre elles.
11 000 postes de travail d’agences commerciales seraient sur la sellette à France Télécom. Dans les trois prochaines années. Selon un article d’une publication interne de la CFTC, diffusé hier par le syndicat (Confédération française des travailleurs chrétiens), France Télécom envisagerait la fermeture d’une centaine de ses 650 points de ventes d’ici 2004. Cette restructuration du maillage commercial de l’opérateur entraînerait la suppression de 11 000 postes de travail. Cette réduction d’effectifs comprendrait des départs à la retraite et des mutations vers d’autres services de France Télécom. Notamment en direction des activités de service client des plates-formes Orange et Wanadoo. En tout, ce sont 200 agences commerciales réparties sur l’ensemble du territoire et chargées de promouvoir et d’écouler les produits (Internet, téléphonie mobile, lignes fixes...) de l’opérateur télécom qui pourraient fermer leurs portes.
Reconversions douloureuses
"France Télécom souhaite réorienter sa stratégie commerciale. L’objectif étant d’implanter les agences dans de meilleures zones de chalandise, comme les grandes villes. Au détriment de zones rurales, voire de villes moyennes.", indique Patrice Diochet, secrétaire national du secteur des télécommunications à la CFTC, interrogé par Transfert. Depuis 1996, 70 000 salariés de France Télécom ont changé de métier au sein de l’entreprise qui compte environ 130 000 salariés. Ce qui donne parfois lieu à des reconversions douloureuses. En février dernier, les salariés d’une majorité des 24 plates-formes de la hot line de Wanadoo se sont mis en grève plusieurs samedi consécutifs .
Surcharge de travail
Parmi les problèmes stigmatisés par les syndicats CGT et SUD, on compte le déficit de formation des effectifs redéployés. Des anciens agents des services de ligne ou des garages du parc automobile du groupe sont, par exemple, désormais chargés de réaliser, à distance, des opérations de maintenance informatique de plus en plus complexes auprès des clients de Wanadoo. "France Télécom est en restructuration permanente. Notre problématique est de dire que derrière ces choix stratégiques, il y a des hommes et des femmes", explique le syndicaliste Patrice Diochet. Selon la CFTC, les suppressions d’effectifs dans les agences étaient de 2,8 % en 2000 et devraient s’accélérer cette année en passant à 5 % puis à 8 % en 2002, pour atteindre 10 % en 2003 et 2004. Le syndicat souligne la surcharge de travail, qui découle de cette politique, et qui sévit dans les agences commerciales de France Télécom. "Alors que les salariés n’arrivent plus à faire face, devant l’accroissement de leur charge de travail résultant du développement massif des différents produits et techniques de l’entreprise (portables, UMTS, deuxième ligne, haut débit...), France Télécom annonce une accélération de la recherche des gains de productivité", peut-on lire dans le communique de presse du syndicat. De son côté, France Télécom calme le jeu. "Il n’y a pas de décisions prises. Et surtout il n’y a pas de suppression d’emplois chez France Télécom", explique Nilou du Castel, porte-parole de France Télécom, assaillie par les demandes de journalistes (45 en une journée). Elle ajoute : "Aujourd’hui, les relations commerciales se passent de plus en plus par le biais du téléphone ou de l’Internet. Le redéploiement d’effectifs vers des centres d’appels est en route. Le client souhaite limiter ses déplacements à l’agence. D’autre part, la relocalisation des agences permet de se rapprocher de zones de chalandise." La fin de l’agence à papa ?