De plus en plus de sites offrent aux internautes de publier, en ligne et en direct, infos et commentaires. Une nouvelle forme participative de journalisme est en train de naître...
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On sait désormais que l’ordinateur à patates (voir
l’article de Transfert ) était un canular. L’info, parue dimanche 21 mai sur Slashdot, pionnier et modèle des sites d’infos participatifs, y avait pourtant été infirmée dès le lendemain : "
Vous pouvez tout au plus allumer une diode avec ça, mais pas plus" expliquait un contributeur de Slashdot... En attendant, cette histoire de patate informatique avait été reprise par plusieurs médias "professionnels" (BBC, Ananova,
USA Today, etc.) et il fallut attendre jeudi pour qu’un article du journal anglais
The Register vienne infirmer la chose : non, une patate ne peut pas faire tourner un ordi... Révélation reprise en deux temps trois mouvements par quatre des principaux sites d’infos francophones de type Slashdot : pssst, LinuxFr et C-est-tout.com. NoSpoon publiant de son côté une chronique sur la (dés)information au temps d’Internet.
Entre mailing-list et média en ligne
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Cette anecdote est assez emblématique de ce que l’on appelle désormais le "
journalisme open source". L’idée ? Faire profiter les internautes de sa propre veille techno en publiant sur un seul et même site les meilleures infos glanées sur le Réseau. Chacun étant invité à commenter lesdites informations, cela permet aussi d’arriver à repérer les intox mais surtout à préciser les tenants et aboutissants de telle ou telle news. Bref, à parler aux autres tout en restant "entre soi".
Pour Silvere Trajan de NoSpoon, cette forme inédite de journalisme, à mi-chemin entre la mailing-list et le média en ligne, est d’autant plus pertinente que "
le processus de fabrication (des informations) est communautaire et validé par l’ensemble des participants", selon le modèle bien connu des logiciels libres. Dès lors, pas étonnant que Slashdot se soit taillé une réputation internationale avec des statistiques à faire rêver n’importe quel journal en ligne (800 000 pages vues par jour).
Expression anonyme
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Le succès de ces sites animés par des professionnels et passionnés du multimédia ne se dément pas : plus réactifs, pointus et drôles que les médias traditionnels lorsque ces derniers se penchent sur Internet, ils attirent comme des mouches un nombre grandissant de journalistes en ligne. Très visitée, la page de synthèse de NoSpoon permet ainsi de lire le sommaire des principaux sites de ce type, et tient facilement la comparaison face au célèbre fil d’info multimédia de Yahoo !. De son côté, le très québecois "webabillard" de Pssst offre à ses contributeurs (journalistes ou pros du multimédia) de "travailler" l’actu de façon beaucoup plus incisive que ne le leur autorise leurs fonctions officielles : c’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils s’expriment de manière anonyme. Quant à C-est-tout.com, sous-titré "l’information interactive", le moins informatico-centré des sites français du genre, il compte dans ses contributeurs réguliers une moitié d’informaticiens et un quart de journalistes, tout en invitant les jeunes internautes à devenir "reporters sur Internet".
Blogger à plusieurs
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Si nombre de médias proposent une fonction "forum" en marge de leurs articles, façon d’"interactiver" le lecteur (et de le garder plus longtemps sur le site...), la dernière mode est au "weblog". But de la manœuvre : ajouter une section de type Slashdot à son site Web. Blogger est le plus connu de ces outils hyper pratiques permettant à une ou plusieurs personnes de publier en ligne, et en direct, sans pour autant avoir à faire dans le HTML ni à passer par la case éditeur + FTP. C’est ainsi que Derek Powazek, célèbre webdesigner et chantre du "personal narrative", tout comme Frédéric Madre, pionnier de l’art sur Internet, ont récemment inclus des weblogs dans leurs sites : le premier a même été embauché par Blogger, quant au second, il déclare tout simplement adorer "
le fait de pouvoir blogger à plusieurs et voir ce que les autres ont écrit sur mon site". Après le boom de la page perso, voici venir celui du site participatif.