"De nombreuses variantes ont été présentées : malle (et son dérivé maller), et même émile...
Le président de la Commission de terminologie de l’informatique, après l’adoption du terme "courriel" par l’Académie française
Le 20 juin 2003, le Journal officiel entérinait l’adoption par l’Académie française du terme "courriel" comme traduction d’"e-mail" (lire notre article).
L’adoption de ce terme s’est effectuée en plusieurs étapes. En 1997, les termes "courrier électronique " et l’abréviation "mél.", destinée aux cartes de visite, ont été officialisés. Une traduction de "mail" imparfaite, car ce terme désigne, en français, à la fois "courrier électronique", "message électronique" et "adresse électronique". Il aura fallu près d’un an de débat pour adopter, après diverses propositions plus ou moins appropriées, le mot "courriel".
Dans une interview donnée à la Lettre hebdomadaire de l’Association française des sciences et technologies de l’information (Asti), Philippe Renard, président de la Commission spécialisée de terminologie et de néologie de l’informatique et des composants électroniques, revient sur le processus qui a conduit à "courriel". "De nombreuses variantes ont été présentées : malle (et son dérivé maller), et même émile, qui m’a bien amusé et qui, je pense, aurait fait fureur."
Selon lui, si le terme "mél" était apprécié des universitaires et des industriels, 70 % des Français lui préféraient "courriel".
Philippe Renard y voit deux raisons : "Ce mot s’inscrit bien dans la phonétique française [et] il n’introduit pas de confusions d’écriture avec "mél", ni de mélanges ni même de variantes plus ou moins influencées par l’anglais."
"Courriel" était déjà utilisé au Québec depuis des années comme équivalent de "mail".
"Les Québecois sont des exemples pour nous, explique Philippe Renard. Ils dépensent une grande énergie sur les problèmes de la langue française et ont toujours traité les mots avant nous. Ils ont pour politique de choisir, le plus souvent, des mots clairement distincts de ceux de la langue anglaise. Alors que nous adoptons plus souvent un équivalent français proche de l’anglais."
L’interview de Philippe Renard dans la Lettre de l’Asti :
http://asti.asso.fr/pages/Hebdo/h12...
Le site de la Commission spécialisée de terminologie et de néologie de l’informatique et des composants électroniques:
http://ensmp.net/cstic