La secte a obtenu du moteur de recherche Google qu’il retire de sa base certaines pages d’un site hostile au mouvement pseudo-religieux, en brandissant la loi américaine sur le copyright..
La Scientologie aime le droit. Celui que l’on peut tordre dans tous les sens, auquel on peut faire dire beaucoup de choses et qui permet parfois d’obtenir ce qu’on veut. À condition d’avoir à sa disposition une bonne batterie d’avocats. Procédurière, la secte a encore frappé en se drapant dans la loi des Etats-Unis sur le copyright numérique. L’Eglise de Scientologie a obtenu du moteur de recherche Google, l’un des plus consulté au monde, qu’il retire de sa base d’indexation les liens pointant vers le site xenu.net. Sous-titré « Operation Clambake », celui-ci s’emploie à démonter le mouvement sectaire. Comme d’habitude, la Scientologie se place non pas sur le terrain de la diffamation mais sur celui de l’atteinte au copyright, menaçant Google de les poursuivre en justice pour avoir pointé sur des pages qui, selon la secte, reproduisent illégalement des documents dont elle détient les droits. Une technique imparable car le droit de citation est toujours fluctuant et dépendant de la jurisprudence.
Au bénéfice du doute
Les avocats des scientologues se fondent sur le Digital Millenium Copyright Act, le fameux DMCA adopté en 1998 par les parlementaires étasunien pour adapter la loi sur le copyright au numérique. Celui-ci est assez contraignant pour les moteurs de recherche. Les sociétés dont ils dépendent ne peuvent être tenues responsables « si elles n’ont pas connaissance du caractère illicite » du contenu vers lequel pointent les moteurs. Mais si elles en ont connaissance, elles doivent couper l’accès à ce contenu. Le problème, c’est que l’appréciation du caractère illicite ou non de ce contenu reste à leur charge. Et que dans le doute... Une entreprise préfèrera toujours couper. Exit donc, sur Google, les liens pointant vers les pages de Xenu.net décriées par la secte. Dans un premier temps, le moteur de recherche avait même supprimé la référence à la page d’accueil du site. Il a fait machine arrière.
Pression
La Scientologie ne semble pas vouloir se contenter d’une action auprès des moteurs de recherche. D’après l’édition britannique du quotidien en ligne Zdnet, la secte a cherché à bloquer l’hébergeur de Xenu.net, la société néerlandaise Xtended Internet. Après avoir pressé en vain
cette dernière de clore le site, elle aurait finalement obtenu la résiliation du contrat liant Xtended Internet à son fournisseur d’accès.