Le temps des studios où les élèves écoutaient religieusement les cours de leurs profs d’architecture est-il définitivement révolu ? Pas encore. Pourtant, les élèves en archi de l’université internationale de Miami, ainsi que ceux des sept universités d’Amérique Latine (réparties en Argentine, au Chili, au Venezuela ou en ...quateur) ne vont plus en cours : leurs professeurs participent en effet à un projet d’enseignement en ligne. Développé par le professeur Alfredo Andia, cette initiative rassemble au total vingt professeurs et cent trente étudiants et qui n’utilisent que le Réseau pour apprendre et communiquer. Selon Alfredo Andia, spécialiste de l’apprentissage graphique, cette initiative permet aux étudiants de partager leur savoir et leur expérience de l’architecture. "Chaque semaine, les étudiants mettent leurs travaux en ligne ; après, ils peuvent échanger leurs idées par mails, par chat ou par vidéoconférence", a-il affirmé à BBC News. Les professeurs (comme l’internaute) ont ainsi tout le loisir de visiter les pages des étudiants pour critiquer et évaluer leurs travaux (dessins, photos, créations et autres animations Flash). "Quand les étudiants présenteront leurs travaux sur les chat-rooms, ils pourront immédiatement recevoir des commentaires de dix spectateurs, et non d’un seul camarade comme c’était le cas auparavant", précise Alfredo Andia.

Expérimentations

Pour Jean Marie Besnier, de la Direction de l’architecture et du patrimoine du ministère français de la Culture, ce type de projet est difficilement concevable en France sans des connexions haut débit, des fonds importants et une formation des professeurs. "Avant de concevoir de telles initiatives, les étudiants doivent d’abord se perfectionner dans l’apprentissage de l’informatique", rappelle-t-il. C’est pourquoi les Français en restent au stade de l’expérimentation. Le laboratoire sur les Applications et recherches en informatique et architecture (ARIA), basé à Lyon, travaille depuis deux ans sur une formation des étudiants aux nouvelles technologies. Dans le cadre de ce programme, des étudiants français et québécois échangent par vidéoconférence, deux à trois fois par an, leurs avis sur leurs œuvres respectives. Par ailleurs, l’école de Paris Val-de-Marne participe à l’initiative européenne WINDS (pour Web based INtelligent Design tutory System), destinée à créer une école européenne d’architecture virtuelle. "En archi, on parle et on schématise beaucoup, note Renato Salieri. C’est pourquoi les communications par chat ou par vidéoconférence (avec l’appui de professeurs) pourraient suffire pour assurer un enseignement de qualité." Un projet intéressant. Même si, pour Jean-Marie Besnier, la mise en place de ces universités virtuelles reste pour nous "un peu prématurée..."