Le plus important salon européen du jeu vidéo, qui se tient du 2 au 4 septembre à Londres, est, cette année, quelque peu désaffecté. La preuve : aucun constructeur de console n’a fait le déplacement.
L’ECTS est en train de perdre de sa superbe. Considéré, derrière l’américain E3, comme le plus important salon consacré aux jeux vidéo, l’ECTS fait face, cette année, à une pléthore de défections. L’année dernière, on cherchait déjà en vain les stands de Sega et d’Eidos, qui avaient décidé de ne pas honorer le salon de leur présence. Mais ce n’était qu’une peccadille, au vu de l’édition de cette année. Premier couac : aucun constructeur de console n’est présent sur le salon. Sony, dont les légendaires stands confinaient au gigantisme, a fait faux-bond. Plus étonnant, Microsoft est également absent. "Nous ne nous retirons pas, a même expliqué un porte parole, nous ne sommes jamais entrés." Curieuse explication : on se souvient qu’un stand vert au logo de la X-box figurait au nombre des exposants, l’année dernière. Autre sujet d’étonnement : la firme de Redmond devrait sortir sa console fétiche dans le courant du mois, aux ...tats-Unis. Mais elle ne communique pas. Cerise sur le gâteau empoisonné : tout comme Sony, Nintendo a préféré créer sa propre manifestation, à Londres, pendant la durée du salon... mais pas à l’ECTS.
L’ombre de l’E3
La liste des autres grands absents est longue : Vivendi Universal (Sierra), Infogrames, Activision, Cryo, Acclaim, Virgin Interactive, ou encore le géant Electronic Arts, qui fait, depuis deux ans, ses propres présentations dans ses locaux de Chertsey. "Il y a quatre ans que nous n’allons plus à l’ECTS", explique-t-on chez Electronic Arts. Les raisons ? "La taille croissante des stands fait qu’un stand à l’ECTS est devenu un énorme investissement. De plus, on s’est aperçu que les acheteurs, comme les journalistes, préfèrent se rendre à l’E3 - le salon américain -, en mai." Du coup, exit l’ECTS. En 1997, le salon européen qui tenait deux éditions par an, avait déjà été contraint d’en annuler une par manque d’engouement. Aujourd’hui, il semble que le grand frère américain lui fasse sacrément de l’ombre.
Salon international ?
D’année en année, l’ECTS n’avait pourtant cessé d’annoncer un nombre d’exposants en hausse. Mais en dépit de noms tels qu’Ubi Soft ou Nvidia, les organisateurs auront, cette année, bien du mal à cacher la misère. Les récompenses remises, lundi 3 septembre, lors de la traditionnelle cérémonie de l’ECTS ont, par conséquent, un peu perdu de leur éclat. Le vote du public a consacré Nvidia comme meilleur constructeur, Max Payne comme meilleur jeux PC, et Ubi Soft comme éditeur de l’année. La Playstation 2 a été élue meilleure console de l’année et Gran Turismo 3, toujours sur PS2, meilleur jeu console. De quoi faire ressentir avec plus d’acuité encore l’absence de Sony à l’ECTS. Au point de se demander si l’ECTS, boudé par les constructeurs à l’heure de la guerre des consoles, peut encore revendiquer le statut de salon international.