Un sénateur américain a déposé un projet de loi visant à réprimer tout piratage des sites internet des écoles. Des sanctions qui pourraient aller jusqu’à un an de prison...
C’est un article paru l’an dernier dans le Times du New Jersey qui a inspiré le sénateur. Le démocrate Robert Torricelli y avait en effet lu comment le site internet de l’école publique du district de Lumberton (New Jersey), avait été piraté. En lieu et place de la page d’accueil figurait un message de menace faisant référence au massacre qui avait eu lieu en le 20 avril 1999 à l’école Columbine (deux étudiants armés avaient causé la mort de 13 personnes). Apeurés par le message, les parents avaient aussitôt accouru pour retirer leurs enfants de l’école. Jouant à fond sur la crainte que suscitent de tels drames, Robert Torricelli a déposé, le 26 juillet 2001, un projet de loi visant à réprimer tout piratage des sites internet des écoles. Le School Website Protection Act of 2001 rendra illégal et passible de prison (un an au maximum) tout hack des sites web des écoles publiques et privées.
Un accueil plutôt mitigé
L’annonce de ce projet de loi a reçu un accueil plutôt mitigé. Les organismes regroupant des cadres du secteur scolaire, comme la New Jersey School Boards Association et la National School Boards Association, soutiennent vivement ce projet et comptent bien obtenir des appuis au Congrès américain pour faire passer la loi. En face, éducateurs, programmeurs informatiques et défenseurs des libertés civiles s’inquiètent et assurent que cette loi, rédigée, selon eux, de façon tellement confuse, permet de transformer des actes quotidiens en crime susceptible d’intéresser les services secrets. Jim Dempsey, directeur du Center for Democracy and Technology assure ainsi dans Wired, que "la loi est tellement mal définie qu’elle rend illégal le simple fait d’envoyer un e-mail à un professeur sans son accord". Pour Michael Greene, le directeur du Violence Institute du New Jersey, interrogé par le Times (New-Jersey), "certains actes illégaux doivent en effet être poursuivis, mais il faut bien faire attention à ce qu’ils ne soient pas tous mis dans le même panier et passibles de poursuites fédérales".