Tandis qu’en France la classe politique pousse des cris d’orfraie dès qu’un juge approche sa tour d’ivoire, aux ...tats-Unis, la vie ne s’arrête pas quand la presse se met en devoir de commanditer une perquisition... C’est exactement ce qui va se produire en Floride. La raison ? Le doute subsistant au sujet de la comptabilisation des voix du scrutin présidentiel de novembre 2000. Ou plutôt du recomptage des voix, opération à laquelle le nom de Katherine Harris, responsable du State Department de Floride, reste attaché. Cette républicaine, dévouée à la cause de George W. Bush, s’était retrouvée sous le feu de la critique pour avoir dirigé la manœuvre, depuis son bureau qualifié de "salle de guerre" du Parti républicain.

Transparence ?

Depuis, la presse ne l’a plus lâchée. Treize journaux et télévisions viennent donc d’obtenir, avec son accord, la possibilité de soumettre deux disques durs à l’expertise de la société Ontrack. L’existence, en Floride, d’une loi d’accès aux documents publics a facilité les choses. Elle ne les rendait pas obligatoires, mais, selon un porte-parole du State Department, la décision est cohérente avec la tradition de "fier héritage de gouvernement dans la transparence". Dans son communiqué, Ontrack précise que l’examen des deux disques durs permettra de pister les données effacées, l’heure et la date de modification des fichiers, les connexions internet et les e-mails. Quelle que soit l’issue de l’expertise, dont la date n’est pas communiquée, les ennuis de Katherine Harris ne s’arrêteront pas là. Car, ainsi que le révèle le Saint Petersburg Times, on lui reproche aujourd’hui d’avoir par trop abusé de l’usage de billets d’avion ! Et si ça se trouve, les juges américains pourront même lui demander de s’expliquer devant eux à ce sujet...