2/07/2001 • 15h20
Microsoft : la culture de l´échec
Microsoft est, une nouvelle fois, critiqué pour l’un de ses produits. Et je vous parie que Microsoft, une nouvelle fois, gagnera sur le long terme. Cette société a le culte de l’échec pour réussir.
Pas facile, comme concept, hein ? Explication : Microsoft a l’habitude de mettre sur le marché des produits imparfaits, voire pas terminés. La liste est longue. Elle compte, dans ses exemples les plus spectaculaires, des produits comme Windows ou Explorer. Souvenez-vous du premier Windows version 1. Une catastrophe. Pourtant distribuée par Microsoft dès 1986. Pendant des années, la firme de Redmond sera la risée du marché. Ou l’objet de la colère des malheureux ayant acheté le produit : une bonne partie d’entre eux écrivait de longues listes de bugs, pour démontrer à la société de logiciel l’imperfection notoire du produit. En fait, ils n’étaient pas des clients, mais des testeurs. Payants, certes, mais des testeurs. Car, contrairement à beaucoup de sociétés qui, quand le produit n’est pas bon, le retirent de la vente, Microsoft s’obstine. Et corrige. Corrige. Corrige. Pendant tout ce temps, les clients râlent, l’image de marque en prend un coup, mais, au bout de quelques années, le produit s’améliore. Et là, c’est le jackpot : le produit tient le coup, et la commercialisation peut se faire sans trop de critiques. Il a fallu attendre la version 3 de Windows pour avoir quelque chose d’à peu près stable et de fonctionnel. Et généralement, la version 3 de tous les produits Microsoft pour que cela fonctionne correctement.
La culture de l’échec est là : Microsoft se fout de se faire allumer pendant des mois, voire des années, sur un mauvais produit. La firme continue à le vendre, et profite de l’expérience, des échecs, des clients, pour améliorer le produit. Parce qu’elle se fiche d’échouer, elle finit par réussir. Du moins commercialement. Aujourd’hui, Microsoft a décidé, devant les cris légitimes contre ses smart tags orientant toute navigation Internet, à terme, vers des sites choisis par la firme de Bill Gates, de les retirer de Windows XP, le nouveau système d’exploitation. Pour combien de temps ? Je fais le pari : dans trois ou quatre ans, d’une façon ou une autre, ils seront de retour. Et pour longtemps.
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