Certains thérapeutes américains s’alarment de la montée de l’utilisation de logiciels de filtrage par les particuliers. Pour surveiller leurs conjoints...
L’utilisation de logiciels de filtrage a-t-elle une influence néfaste sur les relations de couple ? C’est la question que se posent actuellement quelques thérapeutes américains, spécialistes de la famille. Après les patrons, c’est en effet, au tour des particuliers de se lancer dans la surveillance numérique dans leur propre foyer. Une pratique dans le vent, facilitée par le faible coût de ces mouchards de salon. Et bien moins chère que le recours à un détective privé. Vous avez un doute sur les activités de votre époux(se) sur le Net ? Ses interminables séances de chat en ligne vous intriguent ? Heureusement les mouchards numériques sont là pour faire cesser vos soupçons...Ou bien les confirmer. Brian Stevens, un ancien militaire résidant au Texas, a ainsi découvert les relations que sa femme entretenait avec son ancien petit ami de lycée. Suspectant sa moitié de correspondre par e-mail avec un autre, Brian a tenu à en avoir le cœur net. L’installation en catimini d’un logiciel espion sur l’ordi familial lui a permis de justifier ses soupçons.
Le droit de savoir
C’est principalement pour obtenir des preuves à conviction que les particuliers s’en servent. Avec un argument de choc : "J’ai besoin de savoir ce qui se passe dans mon couple. J’ai le droit de savoir." Une justification à laquelle s’oppose farouchement le docteur Tony Jurich, professeur spécialiste du mariage et des questions familiales à l’université du Kansas. "Lorsque vous achetez un logiciel c’est que vous avez déjà décrété que vous ne croyiez pas votre conjoint. De plus, entre époux, on est capable de se parler et d’exiger en cas de doute des réponses honnêtes." Le recours, en progression constante, à des logiciels espions mettrait-il en péril les relations de communication au sein d’un couple ou même d’une famille (les logiciels de filtrage pour le surf des enfants sont aussi très utilisés) ? Les spécialistes ont encore quelques années pour trancher la question.