Une équipe de scientifiques américains a réussi à réparer, chez la souris, les lésions causées par une crise cardiaque à l’aide de cellules souches adultes de la mœlle osseuse. Cette première suscite beaucoup d’enthousiasme dans la communauté scientifique.
Inespéré ! Les équipes des professeurs Orlic et Anversa (Institut national de la Santé et Collège médical de New York) ont réussi à reconstruire, chez la souris, un muscle cardiaque endommagé à l’aide de cellules souches adultes prélevées dans la mœlle des os. Les cellules souches sont des cellules non spécialisées, qui remplacent continuellement les cellules qui meurent. Elles sont appelées adultes, car elles sont différentes des cellules souches de l’embryon. Ces cellules souches de la mœlle des os produisent naturellement des globules, blancs ou rouges. Mais les scientifiques ont voulu savoir s’il était possible de les transformer en cellules cardiaques.
Des cellules mâles pour soigner les femelles
Ils ont fait subir une crise cardiaque à plusieurs souris femelles pour injecter ensuite près de la zone endommagée par l’attaque des cellules souches prélevées dans de la mœlle osseuse de souris mâle. Dans la semaine qui a suivi, les cellules se sont multipliées, transformées d’elles-mêmes en cellules cardiaques, et ont spontanément remplacé les tissus abîmés. Après neuf jours, en moyenne, 68 % de la zone endommagée était réparée. "Au début, j’ai pensé que s’il y avait une petite régénération, quelques formations de cellules du muscle cardiaque, ce serait un grand succès. Mais nos espérances ont été largement dépassées. La réparation a en réalité amélioré la production cardiaque", a expliqué, enthousiaste, le professeur Orlic. Il convient néanmoins de relativiser le succès, puisque le traitement n’a fonctionné que chez 12 des 30 souris femelles. Les scientifiques expliquent cette variation des résultats par la difficulté de bien cibler la zone endommagée lors de l’injection des cellules souches, dans un cœur qui bat à 600 pulsations par minute. La communauté scientifique a, en tout cas, très favorablement accueilli une nouvelle qui ouvre de nombreuses perspectives dans le traitement d’une des plus importantes causes de décès dans le monde occidental.