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Huit jours après le début des protestations et de la grève organisées par l’Association des internautes (AI), les autorités espagnoles annoncent la mise en place d’un tarif fixe mensuel de connexion.
Le gouvernement espagnol a plié. "Un tarif fixe mensuel pour les usagers d’Internet sera adopté lors du conseil des ministres du 16 juin prochain", a annoncé jeudi 8 juin Anna Birulés, la ministre des Sciences et Technologies. Après une dizaine de jours de protestations et de grève, l’Association des internautes espagnols (AI) a donc obtenu gain de cause (lire À minuit, l’internaute espagnol s’énerve). "Mais ne nous emballons pas, réagit Víctor Domingo, son président. Tant que rien n’est officiellement signé, nous ne baisserons pas la garde."
Depuis le début des manifestations, le 1er juin, plus de 1,5 million de messages électroniques ont été envoyés sur les boîtes des ministres, des députés et des dirigeants des opérateurs téléphoniques. "Un véritable raz-de-marée d’e-mails", jubile Víctor Domingo. Des actions concrètes ont aussi été menées : jeudi matin, des alpinistes ont déroulé des banderoles réclamant ce tarif unique sur le viaduc de Madrid, le plus haut pont de la capitale, provoquant de nombreux embouteillages.
Le combat continue
L’association des internautes doit maintenant être reçue par la ministre dans les jours à venir. Si les autorités ont accepté le principe d’un tarif fixe par mois, reste maintenant à se mettre d’accord sur un prix. L’AI propose trois possibilités. Un premier tarif de 3 000 pesetas mensuelles (environ 120 F) pour se connecter à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, 2 000 pesetas (80 francs) pour des connexions par tranches horaires (entre 20 heures et 6 heures du matin par exemple) ou un tarif de 50 pesetas de l’heure (2 F). De son côté le gouvernement a juste fait savoir que le tarif serait inférieur à 6 000 pesetas (240 F). Pour Víctor Domingo, l’attitude des opérateurs téléphoniques sera décisive pour la suite des événements. Il est en effet question d’ouvrir à la concurrence la boucle locale du téléphone fixe, qui était jusqu’à présent un monopole de Telefónica. "Le combat ne fait que commencer", conclut Víctor Domingo.