Une trentaine d’ONG réclament des ’signes concrets’ en matière de droits de l’homme
Le groupe de travail sur les Droits de l’homme du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) publie une pétition au sujet de l’organisation à Tunis, en 2005, de la deuxième phase de ce Sommet. Les auteurs de la pétition demandent que la tenue de cet événement soit "subordonnée à des signes concrets de la Tunisie en faveur du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales". La désignation du général tunisien Habib Ammar, soupçonné de torture, à la tête du comité d’organisation du SMSI à Tunis, a déjà soulevé de nombreuses critiques.
Le Sommet mondial sur la société de l’information, qui s’est fixé pour principaux objectifs "la lutte contre la fracture numérique et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans une société de l’information et de la communication", se déroule en deux phases. La première se tiendra à Genève, du 10 au décembre 2003, la seconde à Tunis, les 16 et 18 novembre 2005.
Le sommet, qui a déjà connu plusieurs réunions préparatoires, confronte représentants de la société civile, du secteur privé, des gouvernements et des Nations Unies. Ces participants se regroupent au sein de "caucus" thématiques et régionaux. L’association française "Imaginons un réseau internet solidaire" (IRIS) a demandé et obtenu dès 2002, la création d’un caucus dédié aux droits de l’homme.
28 ONG internationales ont signé
Ce groupe, qui rassemble une quarantaine de membres, publie sur son site, depuis le 26 septembre 2003, une pétition dénonçant les conséquences de la tenue du sommet en Tunisie, un pays régulièrement dénoncé pour ses manquements au respect de la liberté d’expression et des droits de l’homme. Rédigée et diffusée depuis le 19 septembre, cette pétition a déjà recueilli les signatures d’une trentaine d’ONG.
La pétition ne vise pas au boycott du sommet. "Il nous semble important qu’une phase du SMSI se tienne dans un pays du Sud. Cette décision permet de rendre publique la question des droits de l’homme en Tunisie, souligne Meryem Marzouki, présidente d’IRIS et coordinatrice du caucus Droits de l’homme. A la fin de la dernière conférence de presse du SMSI, à Genève, ce thème a été largement soulevé. Le délégué des Nations Unies a précisé que cette préoccupation était légitime, et le chef de la délégation suisse a lui-même souligné que la deuxième étape du sommet sonnait comme un défi pour la Tunisie, où la liberté de la presse devait être garantie".
Des ONG priées de ne pas collaborer
Dans la pétition, le caucus des droits de l’homme émet trois requêtes précises. Il réclame que la tenue du SMSI à Tunis soit subordonnée à la libération des journalistes et des prisonniers d’opinion détenus en Tunisie, à la nomination d’une personnalité non discréditée à la tête de l’organisation du sommet de Tunis, et à l’engagement de permettre à tous les représentants de la société civile tunisienne et internationale de participer librement au travaux du sommet.
"Ce dernier point est très flou, insiste Meryem Marzouki. Si l’interdiction faite à Human Rights in China de participer au sommet est officielle, il se murmure que le gouvernement espagnol se serait opposé à la participation de groupes basques. Et je doute que toutes les ONG tunisiennes qui souhaitent collaborer au sommet puissent le faire, bien qu’elles aient certainement des choses à dire. Bien sûr, il y aura des ONG tunisiennes au SMSI. En Tunisie, on les appelle des OVG : des organisations véritablement gouvernementales..."
La pétition sur le site d’Iris:
http://www.iris.sgdg.org/actions/sm...
Le site du SMSI:
http://www.itu.int/wsis/index-fr.html
’Le général Habib Ammar est considéré comme le principal responsable de la torture en Tunisie’ (Transfert.net):
http://www.transfert.net/a9281