Décrit par une personne proche du dossier comme un "un très gros malin, artiste du clavier, dominateur et sûr de lui", Joël Michel Sambuis faisait partie des personnes les plus recherchées par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication
(OCLCTIC).
Signe du caractère "sensible" et de l’ampleur de ce dossier, l’affaire sos-racaille a mobilisé, outre l’OCLCTIC, Interpol et la police russe, les Renseignements généraux (RG), la Direction de la surveillance du territoire (DST) ainsi que la Division nationale anti-terroriste (DNAT).
En 1998, le tribunal de grande instance de Grenoble l’avait condamné par contumace à cinq ans de prison. L’informaticien, qui était en cavale depuis, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis deux ans. L’enquête conjointe des forces russes et françaises durait quant à elle depuis 18 mois.
Un lourd passé d’escroc à la CB
Multirécidiviste spécialisé dans les fraudes à la carte bancaire, Sambuis avait été mis en examen dès 1992 pour "escroquerie en récidive, faux et usage de faux", au terme d’une enquête initiée en 1990.
Ingénieur en informatique et directeur d’une société de logiciels, il récupérait des numéros de comptes bancaires sur des facturettes, et avait fabriqué un système permettant de modifier les pistes magnétiques des cartes bancaires. Plusieurs centaines de particuliers auraient ainsi vu leurs comptes débités par Sambuis.
En 1995, il fut de nouveau condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, pour cambriolages, vols de chéquiers et de matériels informatiques, contrefaçons de carte bancaire et escroquerie.
Se faisant passer pour un enquêteur du groupement d’intérêt économique des cartes bancaires (GIE-CB) enquêtant sur des fraudes, il en profitait pour dérober des codes secrets de cartes bancaires.
Viré du FN pour "posture néonazie"
Les liens éventuels entre Sambuis, l’affaire sos-racaille.org et le site cameleon.org restent à éclaircir. Son passé politique est cela dit en phase avec le cyber-activisme d’extrême-droite et le climat de guerre civile que cherchait à instaurer les "Comités
Canal Résistance", bras armé de sos-racaille.
Selon une source proche du dossier, Sambuis aurait été radié du Front National en 1985 pour "posture néonazie", avant d’intégrer un groupe paramilitaire informel. Contacté par Transfert, le Front National nous a déclaré ne pas avoir trouvé mention de son nom dans ses fichiers.
Racisme en ligne: l’affaire Sos-racaille
http://www.transfert.net/d59
Les Comités Canal Résistance ou l’art de la provocation
http://www.transfert.net/a9142
Portfolio de photographies de Sambuis
http://newsru.com/pict/big/565722.html