Mais le gouvernement américain veut étendre la base de données ADN aux mineurs et aux suspects
Alors que la police scientifique du FBI, et notamment l’un de ses départements chargés des tests ADN, est au coeur de plusieurs scandales, le gouvernement américain entend décupler les moyens accordés à la base de données ADN du FBI, et y ficher de simples suspects et les mineurs délinquants.
Un mémo interne qu’a pu consulter John Solomon, journaliste d’Associated Press, révèle une accumulation de bévues au sein de la police scientifique du FBI.
Le FBI a dû faire appel à la National Academy of Sciences afin de revoir la méthodologie du service spécialisé dans l’analyse des munitions, contestée par l’un de ses anciens employés. Une scientifique de ce même département a par ailleurs admis avoir effectué un faux témoignage dans une affaire de meurtre, et est à ce titre poursuivie en justice.
Un violeur condamné, puis innocenté, grâce à son ADN
Le département ADN est lui aussi remis en question : l’une de ses techniciennes a dû démissioner pour avoir mal effectué une centaine d’analyses, obligeant le FBI a procéder à des contre-expertises. Le laboratoire de Houston, où cette employée travaillait, s’est vu interdire d’entrer quelque information que ce soit dans la base de données nationale du FBI.
Sur la centaine de contre-expertises qu’il va falloir effectuer, 17 concernent des condamnés à mort. Cette même ville de Houston a récemment vu un homme condamné à 25 ans de prison pour viol, avant d’être libéré suite à la contre-expertise de son segment ADN. Le Texas est l’état qui compte le plus grand nombre de personnes dans les couloirs de la mort et le maire de Houston appelle à un moratoire sur les éxecutions.
L’organisation des laboratoires du FBI avait déjà été complètement repensée au milieu des années 90 suite à une première série de scandales.
Objectif : 50 millions de prélèvements
Le mois dernier, le Département de la Justice américain avançait avoir identifié 3000 affaires criminelles antérieures à 1997 comportant soit des témoignages sujets à caution, soit des analyses scientifiques contestables, toutes erreurs imputables aux laboratoires du FBI. Seulement 100 à 150 cas auraient commencé à être révisés.
Ces bévues n’ont pas empêché l’Attorney général John Ashcroft d’annoncer le 11 mars dernier l’augmentation des crédits alloués à la base de données ADN du FBI, à raison d’un milliard de dollars réparti sur les cinq prochaines années.
L’objectif affiché est d’arriver à stocker 50 millions de prélèvements, contre 1,3 million à l’heure actuelle.
Pour y parvenir, la Maison Blanche entend étendre la base de données, non seulement aux personnes condamnées, comme c’est actuellement le cas, mais aussi aux simples suspects, ainsi qu’aux mineurs. Une loi devrait être votée en ce sens avant la fin de l’année.
FBI Lab Work Under Serious Scrutiny:
http://www.cbsnews.com/stories/2003...
Bungles in Texas crime lab stir doubt over DNA:
http://www.csmonitor.com/2003/0418/...
FBI lab problems affected 3,000 cases:
http://www.concordmonitor.com/stori...
Fact Sheet: The President’s Initiative to Advance Justice Through DNA Technology:
http://www.usnewswire.com/OJP/docs/...
Presidential Initiative: Advancing Justice Through DNA Technology:
http://www.ojp.gov/nij/dnainitiativ...