D’après une enquête réalisée auprès de 13 centres hospitaliers universitaires, deux tiers seulement des équipements hospitaliers passent l’an 2000.
Les hôpitaux français seront-ils victimes, le 31 décembre prochain, du bug de l’an 2000 ? La question est d’importance car, d’appareils de réanimation paralysés en salles d’opérations inutilisables, c’est la vie des patients qui se joue là. Officiellement, le sujet est devenu préoccupation nationale le 2 octobre 1997 : à cette date, une circulaire du ministère de l’Emploi et de la Solidarité demandait aux hôpitaux de prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter le passage à l’an 2000. Voilà donc 19 mois que les hôpitaux s’organisent, classent, répertorient, s’échangent des informations à travers un serveur dédié, et surtout se battent avec leurs fournisseurs. À ce jour, seuls 78% d’entre eux ont répondu au questionnaire sur la conformité de leur matériel. Les hôpitaux publics se sont donc groupés pour “identifier les fournisseurs à problème”, exercer une pression sur les récalcitrants et mettre au pas les entreprises qui voient dans le bug un marché plus que juteux. Et le temps presse. Il faut informer et former toutes les équipes, y compris celles qui sont chargées de la logistique : transports, restauration, entretien. La course contre la montre est lancée.
...vitez les paris stupides
Au 30 avril 1999, seulement 67% de l’ensemble des équipements avaient été mis en conformité. Le matériel hospitalier a été classé selon quatre catégories, en fonction du risque encouru par le patient. L’échelle va de 1 à 4. Le niveau de “criticité” 1 correspond à un risque vital immédiat pour le malade. Il s’agit de l’équipement de réanimation, de soins intensifs, de cardiologie, d’analyses de laboratoire, de radiologie et d’imagerie, et d’aide médicale urgente. Seulement 68% de ces équipements vitaux passent le 31 décembre ! Sans parler des “équipements annexes” (les ascenseurs par exemple), qui, classés en niveau 3, ne sont pas prioritaires et ont donc de bonnes chances de ne pas fonctionner...
Inquiets, les CHU ont prévu de mobiliser les personnels le jour J et de dégager la place : pas d’opération non urgente à la fin de cette année. Ils s’attendent à recueillir les patients “lourds” venant de cliniques ou d’hôpitaux plus petits, et à faire face à un afflux de patients spéciaux : par exemple, les futures mamans du premier bébé du millénaire. Cette année, prévoyez un petit réveillon sage et évitez les paris stupides. C’est plus prudent.
Pour suivre l’avancement des travaux:
http://www.reseau-chu.org