Le site de téléchargement musical E-compil sera en ligne le 2 novembre. Un test prudent avant le lancement de Pressplay.
Universal Music France a annoncé jeudi 25 octobre le lancement d’e-compil.fr, un site sur lequel l’internaute peut, moyennant finance, télécharger des morceaux de musique. Avec une mise en ligne prévue le 2 novembre, le site est envisagé comme un test grandeur nature avant le lancement de Pressplay, le projet des mastodontes Vivendi Universal (22,5 % des ventes de disques en 2000) et Sony (16 %). Pascal Nègre, pdg d’Universal Music France, est bien sûr on ne plus enthousiaste : "C’est le démarrage de la vente de musique sur Internet en France", a t il affirmé lors d’une conférence de presse. Pour les majors comme Universal, le lancement d’offres musicales payantes est la suite logique du combat qu’elles mènent depuis années contre les affreux pirates, adeptes du téléchargement sauvage et gratuit, sur la plate-forme Napster ou l’un de ses clones. Pascal Nègre jubile : "Maintenant, l’internaute ne pourra plus dire "je n’ai pas d’autre choix que le piratage"." Sur e-compil, l’internaute pourra choisir entre trois formules : l’abonnement de 6 mois à 15 euros mensuels (101,6 F) donne le droit de télécharger vingt morceaux par mois ; la formule à 8 euros par mois (52,48 F) est limitée à dix morceaux par mois. La troisième offre concerne ceux qui ne veulent pas s’engager. Pour un achat ponctuel, il leur en coûtera 18 euros (118 F) pour vingt morceaux. C’est cher, et la différence de prix avec un CD normal est toute virtuelle. Universal le reconnaît et justifie ses prix par le "coût de gestion informatique", qui correspond exactement au "coût de fabrication et de logistique d’un disque".
Objectif : 20 000 clients
Sur un marché dont les perspectives ont largement été revues à la baisse, Pascal Nègre a aussi voulu souligner la modestie et la prudence d’e-compil, qui n’aurait coûté que quelques millions de francs en développement. Il est vrai que le site ne proposera que six cents morceaux en téléchargement, tous tirés des catalogues maison. On l’aura compris, e-compil cible les internautes grand public, entre 25 et 40 ans, plus que les 15-25 ans férus de téléchargements gratuits. E-compil ne fonctionnera qu’avec le logiciel Windows Media Player, le lecteur musical propriétaire de Microsoft, mais sera disponible sur une série de sites partenaires comme Msn, Nrj ou Vizzavi. Avec e-compil, Universal compte affiner l’offre de Pressplay face à la plate-forme rivale MusicNet, que préparent Warner Music, BMG Entertainment et EMI. Prévus pour être lancés vers la fin de l’année, les deux gros "jukebox virtuels" font encore face aux nombreuses incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la musique en ligne et la réaction des internautes aux formules payantes. "Il y a un vrai sens à télécharger de la musique sur le Net. Est-ce que cela se fera à partir d’un PC, de l’UMTS ou de la télévision interactive, on l’ignore", a prudemment déclaré Pascal Nègre. Objectif pour e-compil : "Si on arrive à avoir 20 000 clients, on sera contents."