La mise en route de l’ADSL version France Telecom est parfois une aventure...
On a beau être assez branché nouvelles technologies, le passage à une connexion "fixe" au Réseau, type ADSL ou câble, a de quoi angoisser. Il est peu probable que Big Brother retrouve vos sessions internet lorsque vous vous connectez via plusieurs fournisseurs d’accès gratuits de manière aléatoire. En revanche, une liaison quasi-permanente haut débit vous désigne immédiatement. Votre numéro de téléphone est "marqué" et il est dès lors possible de voir tout votre trafic internet. Pourtant, sept ans après ma première connexion au Net (avec un modem 14.400), je me suis décidé. Ça ne marche pas, Wanadoo me laisse mariner, mais je suis l’heureux propriétaire d’un modem ADSL !
Manque de chance
Un vendredi d’octobre, j’ai poussé la porte de l’agence France Télécom de Boulogne (Hauts-de-Seine). "Bonjour, monsieur le marchand, je voudrais un pack ADSL avec connexion Ethernet." Réponse étonnée du vendeur : "Mais nous avons de plus beaux packs, moins chers, avec port USB". Sauf que, il en convient, l’USB pour Linux, ça n’est pas ce que l’on fait de mieux. Va pour un pack Ethernet donc. C’est plus cher. Quelque 1500 francs au lieu de 999 F et des bananes. Et en plus, il me faut acheter les filtres pour les prises téléphoniques : 30 francs pièce. Le vendeur veut m’en fourguer 4 (j’ai quatre prises de téléphone, mais un seul téléphone branché). Je me contente d’un seul filtre ADSL.
Manque de chance, le vendeur ne peut entrer mon abonnement dans sa base de données. Mes codes d’accès seront donc disponibles plus tard. Cela retarde la mise en service (une semaine normalement) d’une journée. J’ai attendu sept ans, je peux patienter une semaine et un jour...
Le soir, appel du vendeur sur mon portable : "Monsieur Champagne, notre caissière s’est trompée, elle a imprimé votre chèque en euros alors que votre chéquier est en francs. Cela vous fera des frais si l’on ne modifie pas le chèque. Vous pouvez repasser ?" Bien sûr, mon ami, je n’ai que ça à faire. Je repasse donc. Changement de chèque.
Les huit jours de délai écoulés, je m’attends à un déferlement de haut débit sur ma petite commune de banlieue. Prudent, je tente une installation sous Windows avant de me lancer sous Linux. Manque de chance, ça ne fonctionne pas. J’appelle le support avec mes trente minutes d’assistance gratuite. On m’annonce plus de dix minutes d’attente et me déduit une minute pour mon appel de quelques secondes. Je sens qu’il vaut mieux rappeler lundi.
Mercenaires
Lundi, donc. "Bonjour, monsieur le support. Ça ne marche pas. Impossible d’établir une connexion PPP, dit mon ordi." L’interlocuteur est intrigué. "Toutes les lumières du modem sont fixes ?" Justement, non. "Appelez le 1013 pour voir si votre ligne a été paramétrée pour l’ADSL." Tout se joue donc dans les diodes de mon modem. Pas la peine de s’interroger sur les paramétrages de la carte réseau de mon portable.
Quelques instants plus tard, une opératrice m’indique qu’il y a un problème sur ma ligne avant de me raccrocher au nez. Tranquille, je remets mon appel à la fin de journée. Pas de chance, le soir, c’est une permanence. Ils ne peuvent rien faire. Rappel du 1013 le lendemain matin. Pas de chance, la dame me fait patienter pour voir ce qui se passe sur ma ligne, mais elle me raccroche de nouveau au nez. Je me rabats sur le support... "Vous avez bien des filtres sur toutes vos prises, monsieur ?" Heu... J’explique qu’à 30 francs le petit bidule, je n’en ai pris qu’un. "Quoi ? Mais enfin, vous avez trois filtres gratuits avec votre pack ADSL ! Vous êtes tombé sur des mercenaires..." Je subodore doucement que je me suis fait un peu avoir. Le gentil monsieur me conseille de me procurer lesdits filtres et, si ça ne fonctionne toujours pas, de rappeler le 1013. Une petite voix me susurre à l’oreille que je ne suis pas près de voir le bout du nez du haut débit. Après avoir bien pris acte du fait que ma connexion ADSL ne fonctionne pas, mon interlocuteur termine par un tonitruant "Et bonne journée avec Wanadoo, M. Champagne !"