Le logiciel FreeMe, disponible sur Internet, permet de passer outre le système de Microsoft protégeant les morceaux de musique en vente sur le Net.
"Je ne veux pas provoquer d’effractions en masse, mais j’espère donner aux gens des outils pour qu’ils puissent regagner des droits qui existent depuis des siècles." Ainsi se justifie Beale Screamer, l’auteur du logiciel qui permet de passer outre les limitations imposées par le Digital Right Management (DRM), le système de protection des œuvres numériques signé Microsoft.
Copie à volonté
Son programme, baptisé FreeMe, est disponible sur Internet depuis la semaine dernière. Il est notamment téléchargeable depuis les sites Cryptome et The Register. Il permet de "déverrouiller" les morceaux de musique proposés à la vente en ligne et protégés par le DRM, afin de pouvoir les dupliquer à loisir. Lorsqu’on télécharge FreeMe, on trouve un dossier qui contient non seulement le logiciel, mais aussi un fichier texte intitulé "philosophy". Dans ce plaidoyer, celui qui se fait appeler Beale Screamer expose sa conception du droit d’auteur. "Quand j’achète un morceau de musique (je ne le loue pas, je n’achète pas sa présentation), j’attends et (je demande !) l’application des droits au matériel. Je devrais pouvoir prendre ce contenu, le copier sur mes ordinateurs personnels, mon portable, mon lecteur MP3, et tout ce que j’utilise pour écouter la musique que j’ai achetée." Un souhait devenu réalité, puisque l’outil de Beale Screamer permet de copier à volonté les morceaux de musique protégés par le système le plus utilisé, et généralement considéré comme le plus efficace par les ayants droits et les producteurs de films et de musique pour interdire la duplication des œuvres numériques.
Pas d’allusion à la faille
Du côté de chez Microsoft, les réactions se font discrètes. "Nous avons réalisé, bien avant de lancer cette technologie, qu’elle n’était pas incassable", affirme aujourd’hui, dans les colonnes du New York Times, Jonathan Usher, un des directeurs de la division Windows Digital Media. Il ajoute qu’un patch devrait rapidement voir le jour, et que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre l’auteur de FreeMe. Mais à ce jour, le 23 octobre, le site de Microsoft ne fait toujours aucune allusion à cette faille, qui semble pourtant plus dangereuse pour l’image de l’éditeur que pour l’équilibre financier de l’industrie de la musique.