Le courrier électronique envoyé par Jo Moore, la conseillère du ministre des Transports britannique, à ses supérieurs le 11 septembre 2001, pourrait bien lui coûter sa place.
Jo Moore, la conseillère en communication du ministre des Transports britannique, risque le renvoi pour cause d’e-mail déplacé. Le sujet sera débattu mardi 23 octobre à la Chambre des communes. Le message de la consultante est aujourd’hui qualifié de faute professionnelle. Largement commenté par la presse depuis sa publication le 9 octobre, le contenu était, en effet, assez cynique. Envoyé le jour des attentats du World Trade Center, à peine une demi-heure après que le deuxième avion détourné a percuté l’une des tours jumelles de Manhattan, l’e-mail faisait remarquer qu’il était peut-être temps d’adopter en vitesse des propositions jusque-là enterrées. Ce message, au vocabulaire plutôt mal choisi, vaut aujourd’hui à son auteur de sérieux problèmes. ...pinglée d’abord par la presse puis par ses adversaires politiques, trop contents de se servir de la bourde comme argument politique, la conseillère risque bien, sous la pression, de devoir présenter sa démission. Ce qui est devenu le "syndrome Jo Moore" doit être débattu demain à la Chambre des communes.
Critiques à droite comme à gauche
En attendant, les députés du parti conservateur y vont tous de leurs remarques acerbes et accusent Stephen Byers, le ministre des Transports d’avoir protégé sa conseillère. En tête des réprimandeurs, Theresa May, chargée des questions de transport dans le contre-gouvernement conservateur, demande la révocation de Jo Moore et prie le gouvernement de s’expliquer sur cette affaire. Les Tories accusent, en effet, les ministres d’avoir suivi les conseils de l’expéditrice du message. Transformé en confrontation politique, l’incident commence également à créer la zizanie au sein même du gouvernement. Certains représentants du parti travailliste, comme Donald Anderson, le président du comité des affaires étrangères à la chambre des communes, reproche aussi le maintien de Jo Moore à son poste de conseillère en communication. La jeune femme a du souci à se faire.