Le coup porté au tourisme par les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis achève de mettre le voyagiste en ligne au pied du mur. S’il ne trouve pas un repreneur mardi 23 octobre, ce sera le dépôt de bilan.
" Ben Laden, ça a été un coup de bambou. Maintenant, les frappes américaines, c’est ’Pour qui sonne le glas’ ", affirme franchement Sandrine Beuchot, responsable de la communication de Promovances.com. Pour le voyagiste en ligne, les attentats du 11 septembre aux ...tats-Unis ont achevé de plonger le tourisme dans le marasme : " Le Club Med ferme 15 centres, Swissair et les Américains se cassent la gueule, Air France remonte ses tarifs... ", énumère Sandrine Beuchot. Comme son homologue Bush, soudainement redevenu interventionniste, Lionel Jospin a d’ailleurs annoncé des mesures fiscales de soutien à cette industrie, le 17 octobre dernier. Trop tard pour Promovacances (2ème sur le secteur du e-tourisme français, derrière Dégriftour/Lastminute et devant Travelprice), qui doit aujourd’hui trouver un repreneur avant le mardi 23 octobre, sous peine de déposer le bilan. " Le problème est que nous n’avons réalisé que 70 % de nos objectifs cet été. Comme nous sommes à la fois producteurs et distributeurs de voyages, les risques financiers que nous devons prendre se sont retournés contre nous. " explique Sandrine Beuchot. Tablant sur un doublement du chiffre d’affaires entre 2000 et 2001, Promovacances n’a fait que 107 des 137 millions de chiffre d’affaires prévu pour juillet et août. Par ailleurs, contrairement à ses concurrents, qui ne font que revendre avec commission les produits de tour operators spécialisés comme Kuoni ou FRAM, Promovacances produit lui-même 50 % de ses offres et en assume les gains ou, en l’occurrence, les pertes.
Lancé sur le minitel en 1992 et sur le Net en 1997, Promovacances est une des 7 filiales de Poliris, 210 salariés, qui édite et gère 6 autres sites "grand public", dont seloger.com, ledemenageur.com et bd.net, consacré à la bande dessinée. Avant le coup "Ben Laden", Promovacances aurait souffert en 2001 de "l’effet RTT", qui a poussé beaucoup de clients passés aux 35 heures à prendre leurs vacances tout au long de l’année. "L’été n’est plus une haute saison", résume Sandrine Beuchot. Aujourd’hui, les 120 salariés de Promovacances estiment que la moitié des effectifs devraient être supprimés en cas de reprise. Les actionnaires de Poliris sont les 3 fondateurs, dont le pdg Denis Chalumeau, le fonds Galileo Partners, Alpha Investment et Axa. Promovacances sera vendu avec les marques Décision Voyages, spécialiste du voyage d’affaires et AirPromo, un moteur de recherche de vols secs. Pour racheter ce "super dossier", 3 repreneurs sont sur la piste, qui font bien sûr partie des concurrents. Quand on pense que le secteur était promis à un avenir fabuleux... ", soupire Sandrine Beuchot. Un de plus.
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