L’...tat français, sous la pression des opérateurs, a revu à la baisse le prix des licences UMTS : elles passent de 4,95 milliards d’euros à 619 millions d’euros.
Jean-Marie Messier doit se réjouir : son coup de force a porté ses fruits. Au moment du paiement de la première échéance de la licence UMTS, il avait tenté de verser la somme due, 619 millions d’euros, sur un compte bloqué à la Caisse des dépôts et consignations. Objectif : obtenir par le chantage une baisse du coût total de la licence, fixé à l’origine à 4,95 milliards d’euros. SFR et France Télécom avaient accepté ce montant en déposant leurs dossiers de candidature au début de l’année, alors que la situation économique s’était déjà fortement dégradée. Selon eux, les conditions du marché ayant changé, et le droit public exigeant de conserver un "principe de proportionnalité" dans le paiement des charges, l’...tat se devait de revoir ses tarifs.
C’est chose faite, et mieux que prévu. Non seulement, le prix de la licence est radicalement réduit – on peut considérer que les deux opérateurs l’ont payée, puisqu’elle se limite au premier huitième déjà versé – mais de surcroît la durée de la licence est allongée à 20 ans au lieu de 15. Ce dernier cadeau n’était pas forcément nécessaire. Peut-être le gouvernement a-t-il voulu prendre en compte la volonté de plus en plus patente des opérateurs de faire traîner le déploiement du GPRS, puis de l’UMTS, afin de limiter leurs coûts et d’amortir à fond les technologies existantes. Autrement dit, tout le cadre réglementaire des licences UMTS, avec la date de mise en œuvre exigée par l’...tat, a complètement volé en éclats.
Et les revenus des licences ? Ils devaient abonder les fonds de financement des retraites. Mais la cagnotte a disparu. Alors que faire ? Laurent Fabius, ministre de l’...conomie, a eu une idée lumineuse : créer une nouvelle cagnotte en privatisant en partie (Les Echos parlent de 45 %) le capital des Autoroutes du Sud de la France. Et qu’est-ce qu’on fera pour soigner les vieux de plus en plus nombreux, lorsqu’il n’y aura plus rien à vendre, et plein d’entreprises qui demanderont des cadeaux fiscaux ?