Avec Pocket PC 2002, son nouveau système d’exploitation pour PDA, Microsoft a su rallier de nombreux fabricants d’assistants numériques. Palm survivra-t-il au nouveau succès de son concurrent ?
Microsoft contre Palm. La confrontation entre ces deux poids lourds s’annonce inéluctable. Et rude. Le ring ? Le marché des systèmes d’exploitation pour assistants personnels numériques. Chaque protagoniste règne sur environ 40 % du marché, grâce à des atouts de taille. D’un côté, Palm OS4, de Palm Computing, leader pendant plusieurs années sur le marché des PDA. Ses atouts : une excellente image de marque, un fan-club plutôt fidèle et surtout, un parc installé qui est longtemps resté plus important que celui des OS concurrents. Ses alliés : Sony, IBM, et Handspring, trois constructeurs de PDA qui ont choisi Palm OS pour équiper leurs assistants numériques. En face, Pocket PC 2002 de Microsoft, sorti le 4 octobre dernier. Sa spécialité : des applications calquées sur celles Windows CE 3.0, parmi lesquelles des versions améliorées de Pocket Word, de Pocket Excel, de Pocket Internet Explorer et de la messagerie Pocket Outlook. Mais aussi de nouvelles fonctionnalités qui lui donnent une longueur d’avance sur son concurrent. Le nouveau OS pour PDA de Microsoft propose notamment l’accès au Net via GPRS (plus rapide qu’à partir d’un GSM), moyennant un abonnement mensuel de 79 francs. Ainsi que la possibilité, pour les entreprises, de relier différents PDA avec des ordinateurs de bureau afin de créer un réseau privé. Pour Palm, le coup est sévère.
Parier sur le bon
D’autant que Microsoft est parvenu à séduire de nombreux constructeurs. Alors qu’il n’est présent sur le marché des OS pour PDA que depuis avril 2000, il a su inspirer confiance. Lors du lancement de son nouvel OS, l’éditeur de Seattle est venu accompagné d’un parterre de fans prestigieux. Hewlett Packard, Compaq, Casio, Toshiba, Siemens, Mitsubishi, Sagem (et d’autres) ont présenté des terminaux équipés de Pocket PC 2000 ! "Quand on parie sur un cheval, autant parier sur le bon, commente ironiquement Laurent Dugimont, chef de produit mobilité pour Microsoft Europe. Les constructeurs ont été séduits par notre stratégie non pas basée uniquement sur le PDA, mais sur une stratégie globale d’accès à l’information dans un contexte de mobilité." Pour faire face à ce ralliement massif, Palm devra faire preuve d’imagination. Car depuis l’arrivée de l’Ipaq, le PDA élégant et malin de Compaq doté de l’OS signé Microsoft, Palm ne voit plus la vie en rose. Chute des ventes, plans de restructuration (Palm a supprimé 500 emplois dans le monde en 2001), mauvaise gestion des stocks (rupture à Noël !), problèmes de licences qui ont conduit à la scission de la maison mère... L’achat de Be, créateur du système d’exploitation BeOS, avait pour but de donner un nouveau souffle au département recherche & développement de Palm. Cet effort suffira-t-il à Palm OS pour conserver sa première place ? "Il y aura toujours une place pour les assistants mono tâches qui offrent de simples fonctions d’agendas électroniques numériques, note Laurent Dugimont, un brin arrogant. Mais pour pouvoir rivaliser avec les Pockets PC, Palm devra fournir plus d’efforts dans le domaine de l’innovation." Simple rodomontade d’avant-match ?