L’industrie du disque américaine vient de signer un accord cadre pour les licences de musique en ligne. Les artistes reçoivent un petit million de dollars, en attendant mieux.
La Recording Industry Association of America (RIAA), qui représente quelque 600 producteurs de musique, vient de s’entendre avec la National Music Publishers Association (NMPA), parlant au nom de 800 éditeurs : la RIAA versera à la NMPA un million de dollars d’avance sur les futures royalties qui devraient découler de la commercialisation de musique en ligne. Les négociations duraient depuis 18 mois déjà. Il était temps de conclure un accord, car les deux principaux services d’abonnement, Pressplay et Musicnet, soutenus par les principales Majors du disque, devraient être opérationnels sous peu. Déjà, Musicnet est testé par une centaine de journalistes et d’analystes. Pressplay devrait être lancé en octobre.
Tarifs différents
Mais cet accord ne règle pas tous les problèmes de droits. En effet, le montant de l’avance est fixé, mais le taux des royalties reste inconnu. Les labels demandent visiblement beaucoup plus que ce que les compagnies de disques sont prêtes à leur accorder. Les premiers soulignent le fait que les coûts de production et de distribution diminuent puisqu’il s’agit de fichiers numériques et non de CD. Les Majors, quant à elles, peuvent arguer de frais de mise en route de leurs plate-formes de distribution online. Voire du coût des procédures juridiques contre les Napster et consorts... Napster, justement, a conclu en septembre un accord plus favorable aux intérêts des éditeurs. Mais rien n’est tout à fait joué : les éditeurs peuvent encore tenter de faire pencher la balance du bon côté lors de la fixation des royalties. Ils devront établir des tarifs différents pour les titres écoutés une fois en streaming, téléchargés sur le disque dur, et ceux que l’on pourra copier sur un CD. En cas d’échec des négociations d’ici deux ans, les partenaires se sont entendus pour des versements fixes de 750 millions de dollars par mois. Mais que se passera-t-il si les internautes ne veulent ni de leurs fichiers ultraprotégés ni de leurs abonnements ?