La nouvelle mouture de l’Unix grand public d’Apple est sortie. Elle fait oublier les déboires de la version 10.0. L’offre logicielle très fournie et la version serveur font de ce système le concurrent de Microsoft XP pour les professionnels.
Steve Jobs peut être fier : son nouveau bébé, Mac OS X 10.1, est arrivé. Pour 990 francs TTC, ce nouveau système d’exploitation corrige les bugs et ralentissements de la version 10.0 - lancée trop tôt - et permet notamment de lire et de graver des DVD directement depuis le bureau. Apple marque ainsi l’aboutissement de sa stratégie du "digital hub" pour le grand public, avec une panoplie logicielle impressionnante livrée en standard (itunes, imovie...). Ces outils apportent l’ensemble des fonctions d’acquisition, d’édition et de gravure de fichiers multimédia. Mac OS X 10.1 reconnaît et s’adapte également à un grand nombre de logiciels commerciaux au lancement. Mais certains, dont Photoshop, manquent encore à l’appel dans leur version optimisée (1).
Un concurrent de taille pour Windows XP
Bien que les efforts marketing de la firme à la pomme soient toujours orientés vers le grand public et les professionnels de l’édition, on sent poindre dans ce nouvel outil une volonté de s’introduire en tant qu’outil généraliste dans les entreprises. La stabilité apportée par Unix - maintenant largement équivalente au prochain système d’exploitation de Microsoft - mais aussi l’intégration facilitée dans les réseaux Windows à travers, par exemple, la gestion transparente des extensions de fichiers (".txt"), posent l’offre d’Apple en concurrent direct de XP pour la bureautique. Cette offre est également rendue possible - quelle ironie - par la disponibilité de la nouvelle mouture de Microsoft Office, annoncée pour le mois de novembre. OS X 10.1 se démarque toutefois par les légendaires efforts d’Apple sur l’interface utilisateur, qui offre une prise en main facilitée et des gains de productivité importants.
Un serveur notamment hérité du monde du libre
La version serveur du même système d’exploitation profite intelligemment du monde du logiciel libre : elle est livrée en standard avec Apache, PHP et MySQL, les trois piliers de l’édition de sites web dynamiques enrichis par la communauté Linux. Dotée d’une interface d’administration simplifiée, elle cible ainsi clairement le juteux marché des serveurs intranet des PME. Apple prendra-t-il des parts de marché à Microsoft dans les entreprises ? Pas sûr : on imagine la complexité de la tâche et le chemin qu’il reste à parcourir. Mais c’est la première fois que la firme s’en donne réellement les moyens.
(1) Les principaux logiciels déjà optimisés : Microsoft Office, Illustrator, FreeHand, Maya, inDesign, File Maker Pro.
Les grands absents (qui fonctionnent tout de même en émulation) : Photoshop, Flash, Xpress.