Les scientifiques lisent dans les pensées...
Selon des scientifiques américains, il est possible de déduire de l’observation de votre cerveau l’objet que vous êtes en train de regarder. Même si la réaction d’un cerveau devant un même objet diffère selon les individus...
Des chaussures. Un chat. Une chaise. Voilà le type d’images que les six cobayes des scientifiques du National Institue of Mental Health ont dû regarder pendant que les chercheurs analysaient leurs cerveaux à l’aide de l’IRM (imagerie par résonance magnétique). Les résultats de l’expérience, publiés dans la revue Science, montrent qu’à chacune des images observées correspond une configuration spécifique de l’activité du cerveau. L’équipe américaine affirme être désormais capable de reconnaître, avec un minimum de 96 % de réussite, le type d’objet observé par une personne rien qu’en étudiant la "constellation" des zones activées dans son cerveau lors de cette vision. Visualiser un objet produit en effet des activations cérébrales au niveau du lobe temporal qui sont de nature différente en fonction du type d’objet visualisé. On peut donc identifier les zones du cerveau où sont analysées certains concepts et associer un type d’activité à un concept spécifique (de chaise, de chaussure, de chat, etc.).
Outil de diagnostique
Cette étude montre aussi que des zones différentes du cerveau sont stimulées par un même type d’image. Interrogé par BBC News, le docteur Russel Epstein, un spécialiste qui n’a pas participé à l’expérience, nuance les conclusions de l’équipe du National Institue of Mental Health . Selon lui, il n’y a pas "d’activité cérébrale universelle" du concept de chaussure. "Quand JE regarde une chaussure, il ne se passe pas la même chose que quand VOUS regardez une chaussure", explique-t-il. Pour James Haxby, qui a mené cette étude, "l’imagerie du cerveau pourrait permettre de comprendre comment le cerveau encode les informations complexes, et non pas juste l’endroit où l’encodage survient". Un optimisme nuancé par Jean-Louis Guillou, du laboratoire de neuro-sciences cognitives à l’Université de Bordeaux. "Cette technique permet de repérer une zone en activité dans le cerveau, mais elle ne renseigne en rien sur la façon dont cela se passe. Comment les neurones fonctionnent-ils ? Comment pourrait-on intervenir sur un cas pathologique ?", s’interroge-t-il avant de conclure : "Elle ne reste qu’un outil de diagnostic/."
L’article de BBC News:
http://news.bbc.co.uk/hi/english/he...
Le National Institute of Mental Health:
http://www.nimh.nih.gov/