Depuis l’attentat du 11 septembre, les spécialistes de la sécurité étudient les risques liés aux armes chimiques et biologiques. Qu’aucun traité d’interdiction n’a réussi à éliminer de façon définitive.
" Le bioterrorisme est une menace réelle. " Selon Luc Mampey, du GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité), les craintes des ...tats-Unis au sujet d’une attaque terroriste à l’aide d’armes chimiques ou biologiques sont justifiées. " Ce n’est pas une manifestation de paranoïa ", affirme ce chercheur, qui fournit, avec ses confrères, des études à des organismes publics, dont le Parlement européen. Pour l’instant, ce scénario catastrophe reste heureusement encore de l’ordre de la fiction.
Armes chimiques au marché noir
L’existence des armes chimiques, réglementées par un traité de non-prolifération signé par 143 pays _lire l’article de transfert_ (à l’exception notable des ...tats-Unis) ne fait pourtant pas de doute aux yeux des experts. De nombreux pays ont d’ailleurs accusé Saddam Hussein de s’en être servi, pendant la guerre du Golf, contre les minorités Kurdes. Certes, ce type d’armes n’est pas en vente libre. Pourtant, s’il semble difficile d’en fabriquer secrètement, il paraît en revanche plus facile de s’en procurer. Selon le Grip, il existerait en effet un véritable marché noir en matière d’armes chimiques. " Il y avait d’importants centres de production dans l’ex-Union soviétique et dans la Yougoslavie de Tito, explique Luc Mampey. Ces pays ont fait disparaître leurs unités de production, mais pas ce qu’ils avaient déjà fabriqué. Il est probable qu’une partie de leurs stocks soit tombée dans des mains peu recommandables. "
Un container dans un stylo
En ce qui concerne les armes biologiques, le tableau ne semble guère plus réjouissant. Faciles à produire, faciles à disperser, elles peuvent provoquer des dommages irréversibles sur un nombre important d’individus pendant de très longues années. Au premier de rang de ces armes redoutables figure l’anthrax. Cette bactérie, qui touche habituellement les animaux, peut créer, une fois modifiée, des infections mortelles en cas d’inhalation par l’homme. " Il est possible de transporter ce type de bactérie dans un container pas plus grand qu’un stylo, à bord d’un petit avion de type Cessna par exemple. Il suffit ensuite d’ouvrir ce container au dessus d’une ville comme New York. Le vent se chargera de contaminer l’ensemble des habitants ", explique Alain Human, secrétaire général de l’Association Médicale Mondiale, une association qui regroupe environ six millions de médecins à travers le monde et qui milite contre l’utilisation des armes chimiques et biologiques. Autre infection redoutée : la variole. Dix millions de particules microscopiques porteuses du virus de cette maladie pourraient tenir dans une simple bombe aérosol. Or, selon l’OMS, avant d’être éradiquée par la vaccination, cette maladie touchait 15 millions de personnes et provoquait deux millions de morts par an.