Les employeurs viennent nous chercher jusqu’à la porte des supermarchés. Adecco, leader du travail intérimaire a installé des bornes interactives en ville.
Dans un centre commercial, devant une gare ou, moins inattendu, dans une agence ANPE, on peut se connecter au réseau des offres de mission de Adecco. Plus de 5000 sont proposées en ce moment. Répondant à quelques questions sur les bornes de la boutique de l’emploi "Job’shop" :
: "travaillez-vous actuellement ?", "quel est votre niveau d’études ?", le postulant définit son profil et obtient une réponse en quelques secondes. Soit aucune offre ne correspond et la borne l’en informe aussitôt - aucune mission pour l’instant, mais son profil, jugé intéressant, sera gardé en mémoire durant un mois -, soit un poste semble convenir au postulant, et les coordonnées de l’agence qui gère cette mission s’affichent.
Aujourd’hui, quinze bornes réparties dans huit lieux différents existent en France. Et ça marche ! Les Français se connectent au réseau autant que les Allemands. Ce projet est international : après des débuts en Allemagne, l’Angleterre, la Hollande, les Etats-Unis, la Suisse, la Belgique ont leurs bornes. Un des objectifs est de mettre sur pied un réseau international : pourquoi se priver de compétences belges quand on est employeur à Lille ?
Pour le recrutement de candidats étrangers, Internet aurait suffi (Job’ shop est accessible sur le site adecco.fr). Mais les maçons, les chauffeurs-livreurs ne sont pas, de par leur mode de travail, des internautes pratiquants. Les bornes interactives permettent à ceux qui ne sont pas familiers d’Internet d’accéder à ce réseau d’offres d’emploi. Une façon de toucher une population plus large. D’autant plus que certains postulants ne sont pas demandeurs d’emploi. Interroger une borne devant son supermarché est une démarche beaucoup plus détendue.
Nombreux sont ceux, les cadres en particulier, qui se connectent pour "voir", alors qu’ils ont un emploi. Les bornes interactives vont dans le sens d’une mobilité géographique et professionnelle des salariés. Et les Français ont l’air plutôt d’accord.
Sauf les employés de la société d’intérim, peu habitués à suivre les recommandations de recrutement d’une machine. La première étape de leur travail habituel (contact téléphonique ou première visite d’un candidat) est, du coup, remplacée par les écrans de sélection de Job ’shop. Il leur faut accepter des candidats choisis par la machine. Un gros travail de formation reste donc à faire pour que le système prenne de l’ampleur. En somme, les Français sont plutôt bornés, qu’on l’entende dans un sens ou dans l’autre.