Le 9 septembre, Sega sort la Dreamcast : une console de 26 mégas qui permet de se connecter à Internet. Un engin de guerre qui est aussi le va-tout d’une entreprise en perte de vitesse...
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©sega
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Plus moyen
de passer laspirateur : la chambre du petit est déjà
encombrée de la Nintendo 64 dont les fils semmêlent
avec ceux de la Sony PlayStation. Alors faut-il vraiment sintéresser
à la nouvelle Sega
Dreamcast ? Un grognement désapprobateur retentit du
côté de laspirateur. Les enfants, grands et petits,
pensent déjà autrement puisque Sega a engrangé
près de 500 000 commandes à 199 dollars lunité
avant même le début des hostilités. Le rush
démarre jeudi 9 septembre et le fabricant japonais table
sur un million et demi de consoles vendues dici la fin du
premier trimestre 2000. Mais pourquoi diable ?, grondent les parents.
Qualité proche de l’image vidéo
Simple : la Dreamcast est la plus puissante du marché. Dotée d’un processeur à 128 bits, 200 MHz Hitachi SH-4, elle renferme 26 mégabytes de mémoire (contre 4 mégas, dans chacune des deux consoles qui traînent déjà sur la moquette), d’un lecteur cédérom d’un gigabyte et d’un modem à 56 kbps pour télécharger sur Internet de nouveaux personnages ou décors. Une faiblesse pourtant : le modem ne permet pas encore de se connecter pour affronter d’autres joueurs en ligne. Associée à un clavier et à une télévision, la console peut néanmoins faire office de terminal Internet. Mais son vrai plus, c’est l’effet 3D qui atteint une qualité proche de l’image vidéo. Devant une partie de football américain ou de basket, il faut mettre le nez sur l’écran pour s’apercevoir qu’il s’agit d’un jeu vidéo.
Deux milliards de francs de déficit en 1998
On ne pourra pas reprocher à Nintendo de prendre le père Noël au dépourvu en lançant sa machine si tôt sur le marché. Mais le petit troisième du jeu vidéo sait qu’il lui faut faire vite avant la sortie des consoles concurrentes : la PlayStation 2 de Sony et la nouvelle Nintendo dotée du système Dolphin sont prévues pour le début de l’année prochaine. Certains passionnés préfèreront attendre un peu, la nouvelle PlayStation s’annonçant comme encore plus puissante et encore plus réaliste. Mais l’argument tiendra-t-il, face aux impatients ? La réponse déterminera l’avenir de Sega Enterprises. Le fabricant a perdu 40 milliards de yens (2 milliards de francs) en 1998. Et cet été, les firmes d’évaluation financière ont réduit sa note à un niveau proche du "junk-bond", faisant plonger le titre à la bourse de Tokyo.