Le gouvernement coréen réaffirme sa volonté de contrôler le cyberespace.
120 000 sites internet sont marqués du sceau de l’infamie par le ministère de l’information et de la communication (MIC) coréen. L’accès à ces sites devrait être bloqué courant juillet. Méthode utilisée par le gouvernement : installer des logiciels de filtrage dans les cybercafés, les écoles et les bibliothèques publiques et obliger les fournisseurs d’accès à interdire l’accès à certains sites, sous peine de sanctions pénales.
" Cette nouvelle mesure n’est pas destinée à contrôler l’Internet, il s’agit de protéger les enfants afin qu’ils ne soient pas exposés à des contenus dangereux ", affirme Na bong-Ha du MIC au journal The korea Times. Les sites à caractère pornographique, violent ou incitant au suicide mais aussi les sites contenant des informations sur le Hacking, les virus informatiques, le " cybercrime " seraient ainsi dans le collimateur des autorités coréennes...
Censure rétablie
Pour les défenseurs du Net et de la liberté d’expression, le gouvernement est allé beaucoup trop loin. Une fois de plus. L’année dernière déjà, il avait essayé de parvenir à un résultat similaire. Sans succès en raison du tollé que cela avait engendré. Nouvel essai cette année et nouvelle levée de boucliers. Pour Chang yeo-kyung, un représentant de l’association Jinbonet luttant pour la liberté d’expression sur Internet, " cette mesure n’offre aucune garantie aux enfants. Par contre, les droits des parents et du public sont sérieusement violés ". Contrôler Internet et rétablir la censure, voilà ce qui motive réellement l’Etat coréen selon les associations coréennes.
...norme marge d’erreur
Quant à la technique utilisée pour sélectionner les sites à bloquer, Della, de Jinbonet, joint par Transfert, se montre plus que sceptique... " Un logiciel rapatrie de manière automatisée, tous les sites " indésirables ". Ensuite trois personnes sont chargées de confirmer ses choix. Elles étudient plus de cent sites par jour et sont à temps partiel. Autant dire qu’il est impossible de tout vérifier et le robot fait d’énormes erreurs ". Seule consolation, si des logiciels de filtrage seront distribués à ceux qui utilisent Internet chez eux, la plupart ne les utiliseront pas, selon Della. Dans tous les cas, et pour contourner la censure, les internautes pourront toujours utiliser des serveurs proxy situés à l’étranger.