La société américaine Transgenic Pets espère très sérieusement commercialiser, d’ici à trois ans, des chats anti-allergies, génétiquement modifiés.
Comment partager une barquette de Sheba avec votre chat, alors que vous êtes terriblement allergiques aux poils. La start-up californienne Transgenic Pets a trouvé LA solution : un chat génétiquement modifié, garanti hypoallergénique, qu’elle affirme vouloir prochainement commercialiser. Simple déclaration d’intention pour le moment, puisque le docteur David Avner, à la tête de la start-up, cherche des investisseurs prêts à injecter 15 millions de francs dans sa société. C’est en effet la somme que réclame Jerry Yang, professeur à l’université du Connecticut et grand spécialiste du clonage, pour mener à bien les différentes manipulations génétiques nécessaires. Pour créer son chat anti-allergies, Jerry Yang devra supprimer le gène Fel D1, et le remplacer par une copie modifiée. Le Fel D1 est responsable de la fabrication de la protéine, secrétée par l’animal pour hydrater son épiderme, et qui passe pour être la principale responsable des allergies. Jerry Yang se penchera donc sur un mâle et une femelle qui, une fois dépourvus de ce gène, devront se reproduire par des voies plus conventionnelles.
Un investissement protégé
Le docteur Avner est très confiant et espère raisonnablement débuter la commercialisation de ses PFGM (petits félins génétiquement modifiés) d’ici à trois ans. Le prix, déjà fixé, demeure très agressif : entre 5 700 et 7 600 francs. Mais force est de reconnaître que le "plus" produit est indéniable. Pour protéger son investissement, Transgenic Pets ne livrera que des modèles bridés, c’est-à-dire des chats stérilisés. Argument qui devrait également rassurer les opposants au projet. Car les joies du minet sans défaut n’ont pas convaincu tout le monde. Carol Barbee, présidente de l’Association américaine des amateurs de chats, a notamment vertement critiqué l’idée de Transgenic Pets. Une partie du corps scientifique s’est, elle aussi, insurgée contre cette initiative mercantile, et probablement vaine. "Je suis pratiquement sûre que ça ne sera pas efficace pour tous les allergiques, explique le docteur Chapman, spécialiste des allergies aux chats, dans les colonnes du New York Times. "De plus, le gène Fel D1 n’est responsable que de 60 à 90 % des allergies." À bon chat...