Internet, pirates, cyberguerre et autres FUD...
La Defense Information Systems Agency (DISA) , une agence du ministère américain de la défense, semble lancer une opération de relations publiques. Pas très convaincant ...
Au secours, la guerre électronique revient. Dans un papier fleuve, USA Today explique à ceux qui avaient raté le coche ces deux dernières années ce qu’est la guerre électronique via Internet. Le futur Pearl Harbour putatif des Etats-Unis. Une agence spécialisée du ministère américain de la Défense, La Defense Information Systems Agency (DISA) )y est décrite comme le rempart contre, en vrac, les hackers, les pirates, la Chine, la France...
On apprend que les membres de la DISA " ne conduisent pas de tanks, ne pilotent pas de jets et ne portent même pas de rangers ", mais qu’ils sont de véritables experts informatiques, et seront peut-être les guerriers de la prochaine guerre... Tout un programme. On reparle de virus, de chevaux de Troie, de bombes logiques, de la guerre du Golfe, des frappes chirurgicales, des réseaux essentiels pour l’économie comme ceux qui font transiter les fonds entre banques ou qui permettent de contrôler la distribution d’électricité ou d’eau. Et on évoque de terribles menaces en provenance de la Chine ou de la France, pays bien connus (par les " experts " américains) pour avoir développé des capacités importantes dans le domaine de la guerre électronique.
Warriors en short
Les futurs " warriors " de la DISA, comme les militaires en général, ont l’habitude de demander très régulièrement des fonds supplémentaires aux élus américains afin de protéger le pays contre les maux électroniques. D’ailleurs, USA Today précise que la demande cette année passe de 3,1 millions à 18,6 millions pour 2002 (juste + 500%...) pour le service de coordination du Pentagone dans ce domaine.
Pourtant, la DISA s’est spécialisée dans une activité amusante. Elle laisse des serveurs mal paramétrés sur le réseau qui révèlent les noms, e-mails, téléphones, affectations des militaires. Elle avait même laissé accès aux statistiques de son serveur principal. Démontrant d’ailleurs ainsi le peu d’intérêt des internautes à son endroit... Par ailleurs, la DISA qui est chargée de protéger les réseaux de communication de l’armée manque visiblement d’intérêt pour les sites Web en .mil (militaire). Ceux-ci se font régulièrement hacker.
Bref, il semble bien que la DISA et l’armée soient reparties pour une road show visant à faire passer l’idée d’un besoin de fonds pour protéger la patrie américaine contre un Pearl Harbor électronique.
En attendant -mais c’est peu probable- que l’armée arrête de parler des virus, chevaux de Troie et autres bombes logiques, les véritables pirates ont placé des portes dérobées dans le gruyère qu’est devenue la cyber-économie, la nébuleuse des serveurs des entreprises qui ont ajouté Internet à leurs canaux de distribution.