Le tribunal de commerce d’Ypres (Belgique) vient de rejeter le plan de restructuration du fleuron belge de la reconnaissance vocale. Un couac de plus.
Décidément, Lernout & Hauspie (L&H) n’ont plus la cote. La start up belge de reconnaissance vocale est au cœur d’un scandale depuis la découverte, en août 2000, de revenus artificiellement gonflés et de manipulations de son cours de bourse. Acculée au dépôt de bilan en novembre 2000, ses fondateurs arrêtés fin avril 2001, Lernout & Hauspie s’est de plus vue refuser, mercredi 20 juin, un plan de restructuration déposé en juin dernier. Motif invoqué par le tribunal de commerce d’Ypres : manque de clarté et d’assurance sur les recettes censées sauver l’entreprise. La nouvelle mouture devra donc contenir un état des lieux et des prévisions claires de la situation financière de L&H, ainsi qu’un échéancier " réaliste " de remboursement des créanciers.
Tout doit disparaître
Le plan initial, élaboré par le management de crise et approuvé par la plupart des créanciers, prévoyait de liquider la plupart des actifs afin de préserver le noyau dur de l’activité. Supervisé par Credit Suisse First Boston, le grand bradage ne rencontre pas un gros succès. Depuis plusieurs mois, L&H essaye en vain de vendre Mendez, sa branche spécialisée dans la traduction. Aux Etats-Unis, l’ex-star du Nasdaq tente de vendre Dictaphone, une filiale qui fait dans la saisie de texte et les call-centers. Il sera difficile d’en tirer 510 millions de dollars, somme pour laquelle L&H a acquis Dictaphone en mars 2000... Si des éléments sont incertains, il semble, dans tous les cas, impossible de rembourser la totalité des dettes en bradant les actifs à un moment où le marché est si mal en point. En cas de mise en banqueroute, les premières victimes seront les 100 000 petits actionnaires qui ont investi lors de " l’âge d’or ". Ils ont d’ailleurs commencé à se regrouper sous le nom " Believers " pour proposer un plan alternatif au sabordage. Pour l’instant, la direction de L&H ne veut rien savoir. En attendant, le tribunal a accordé un délai supplémentaire à L&H qui doit présenter son nouveau plan modifié avant le 10 septembre.